Un cours de narratologie est souvent nécessaire avant d'aborder un texte et son étude. Des distinctions doivent en effet être faites, qui permettent ensuite d'utiliser un vocabulaire d'analyse commun. Par exemple, il faut séparer l'écrivain, qui a existé, du narrateur (ou instance narrative, qui n'est qu'un être de mot). On peut aussi distinguer le lecteur, qui est soit réel soit virtuel (dans ce cas il s'agit d'un narrataire, qui est simplement le destinataire du récit).
L'auteur s'adresse alors directement à ce lecteur (comme dans Stendhal, Diderot...) ou implicitement. Si certaines distinctions sont évidentes, il convient tout de même de redéfinir tous ces termes et d'en exploiter toutes les possibilités, ce qui donnera d'autant plus de richesse à l'analyse ensuite.
On distingue trois niveaux de fonctionnement dans le roman : le premier est la fiction (soit la fable, l'histoire racontée), le suivant est la narration, c'est-à-dire les choix techniques selon lesquels la fiction est mise en scène. Enfin le dernier est la mise en discours, ce que Genette appelle aussi « récit » ou acte de raconter ; elle est l'utilisation du langage spécifique, c'est aussi le style du romancier (...)
[...] Des distinctions doivent en effet être faites, qui permettent ensuite d'utiliser un vocabulaire d'analyse commun. Par exemple, il faut séparer l'écrivain, qui a existé, du narrateur (ou instance narrative, qui n'est qu'un être de mot). On peut aussi distinguer le lecteur, qui est soit réel soit virtuel (dans ce cas il s'agit d'un narrataire, qui est simplement le destinataire du récit). L'auteur s'adresse alors directement à ce lecteur (comme dans Stendhal, Diderot ) ou implicitement. Si certaines distinctions sont évidentes, il convient tout de même de redéfinir tous ces termes et d'en exploiter toutes les possibilités, ce qui donnera d'autant plus de richesse à l'analyse ensuite. [...]
[...] La division fond/forme est donc absurde puisque le sens naît aussi de la forme. Ainsi, Proust parlera de Flaubert comme d' un homme qui par l'usage entièrement nouveau et personnel qu'il a fait du passé défini, du passé indéfini, du participe présent, de certains pronoms et de certains adjectifs a renouvelé presque autant notre vision des choses que Kant, avec ses Catégories, les théories de la Connaissance, et de la Réalité du Monde extérieur Un homme, et d'autant plus un écrivain est prisonnier de son propre langage. [...]
[...] Il convient pour finir de s'intéresser à une séquence de la narration particulière qu'est la description, et qui renvoie à la pause. La description est organisée dans la narration autour d'un référent spatial (lieu, personnage, objet) et non plus temporel, pour en donner l'état. Il s'agit prioritairement d'un énoncé d' être même s'il peut être mêlé à un énoncé de faire La description peut alors avoir une fonction mimétique, celle de créer l'illusion de réalité ; elle participe alors aux effets de réel décrits par Roland Barthes. [...]
[...] La narration peut cependant être antérieure aux événements, ce qui est plus rare et concerne plutôt certains passages à valeur prédictive d'un roman. Enfin, elle peut être simultanée : l'histoire semble alors s'écrire au moment même de l'action (comme dans La Modification de Michel Butor). Comme on le voit les possibilités d'analyse d'un roman sont multiples concernant la notion de temps. Ainsi on peut aussi observer que l'ordre du récit n'est que très rarement simplement chronologique. L'anachronie est même une des ressources de la narration, avec la possibilité d'un début in medias res puis des retours en arrière, etc. [...]
[...] On voit donc la nécessité d'évoquer la mise en discours dans toute analyse d'un roman. L'auteur cherche toujours une nouvelle manière de raconter et de faire évoluer le récit. Il y parvient par l'emploi particulier de la langue qu'il peut faire, et par ses choix stylistiques et rhétoriques, sa connaissance de la grammaire, etc. Selon Barthes, dans le Degré zéro de l'écriture, le style est la marque propre de l'écrivain, sa signature. Selon lui, il faut sortir de cette sacralisation archaïque du Beau langage : le style est au contraire un langage autarcique, qui fonctionne selon ses propres lois. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture