Le temps dans La Culotte (1978) de Jean ANOUILH, fiche de 3 pages
La pièce en elle-même se divise en trois temps. La Culotte débute dans une pièce chez Léon, où celui-ci est attaché à un poteau de torture. Elle se continue, après un deuxième « noir », au tribunal du Comité des Femmes Libérées du XVIe arrondissement, et se termine finalement par la fuite de Léon en Suisse.
[...] Quels sont donc ces temps présents dans la pièce d'Anouilh, et surtout, quel est le but d'un tel mélange et d'une telle confusion temporelle ? Une pièce en cinq temps La pièce en elle-même se divise en trois temps. La Culotte débute dans une pièce chez Léon, où celui-ci est attaché à un poteau de torture. Elle se continue, après un deuxième noir au tribunal du Comité des Femmes Libérées du XVIe arrondissement, et se termine finalement par la fuite de Léon en Suisse. Deux autre temps, quoi que non inclus dans la pièce, recouvrent tout de même La Culotte. [...]
[...] et Le peuple ne ment jamais, maintenant. Lors du procès de Léon, Anouilh utilise le souvenir des personnages, qui reviennent sur des faits ou sur des souvenirs d'enfance : cela renforce le temps cyclique. Une telle utilisation du temps, et un tel mélange, tend à faciliter l'émergence du passé dans le présent de la pièce. Anouilh, par le fonctionnement de sa pièce et du temps de celle-ci, parvient à traduire l'absurde qu'il y règne, mais aussi le malaise d'une conscience (celle de Léon) dépossédée de ses points de repères. [...]
[...] Cette époque, que l'auteur appelle avenir très proche (de la date de la première représentation, à savoir 1978), est un temps inventé et toujours méconnu de nos jours. On y donne par exemple des cours de délation aux enfants. Cependant, ce futur proche n'est pas si éloigné de notre XXIe siècle et de tous ces nouveaux idéaux qui émergent. Même s'il n'existe toujours pas, et que le temps créé par Anouilh est hyperbolique, cette pièce peut être considérée comme avant-gardiste, puisqu'elle développe un monde dont nous nous rapprochons de plus en plus. [...]
[...] La règle de l'unité de temps correspond donc à 24 heures afin de ne pas affaiblir l'impression de vraisemblance. Ainsi, le spectateur peut facilement faire comme s'il était le témoin des événements qui se jouent sous ses yeux. Anouilh reprend cette règle dans La Culotte, et essaie de faire coïncider le temps de la pièce avec le temps de la représentation, et donc avec celui de notre lecture. La pièce commence le matin, juste avant que la fille de Léon ne parte à l'école, et celle-ci se termine le soir, aux alentours de minuit : l'unité de temps est respectée. [...]
[...] Nous n'avons donc, par exemple, aucun rapport en ce qui concerne la fin de la rédaction de l'article de Léon lors de la première ellipse, et aucune information sur ce qu'il se passe avant le début de tribunal, c'est-à-dire lors du deuxième noir Dérèglement du temps Bien qu'ayant un fil directeur linéaire et chronologique, La Culotte d'Anouilh abandonne la chronologie par la pratique des retours en arrière et des nombreuses structures répétitives. Cette structure cyclique brise le dynamisme vectoriel du temps (passé, présent, avenir) dont nous avons chacun communément conscience. La Ficelle, domestique de Léon, s'exprime souvent de manière répétitive. [...]
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