Césaire réécrit La Tempête de Shakespeare, quatre siècles après celui-ci. Cependant, Césaire donne à cette réécriture une perspective et un contexte différents de ceux de Shakespeare. D'ailleurs, dès le titre, Césaire nous informe que sa réécriture est une adaptation de la pièce de Shakespeare "pour un théâtre nègre". Ainsi, comme toute réécriture, Césaire a ajouté, supprimé ou changé certains passages ou certaines informations.
On peut alors se demander quels sont ces changements et de quelle façon ils modifient l'orientation de la réécriture ? Pour répondre à ces questions, nous étudierons d'abord la présence de la colonisation ; puis, nous observerons la révolte comme thème fondamental de la pièce ; et pour finir, nous verrons l'issu de ces luttes (...)
[...] De ce fait, Prospero, à un peu plus de considération pour Ariel et traite Caliban comme un animal. Prospero se sent donc supérieur à Caliban et à Ariel. Le statut de colonisateur de Prospero est aussi montré dans la scène 2 de l'acte en effet, Prospero voulant tester Ferdinand commence par le rabaisser en le qualifiant de traite et d' imposteur avant de le condamné à être son esclave tu me serviras d'esclave dans mon hacienda Ainsi, Prospero en tant que colonisateur doit nécessairement rabaisser celui qu'il considère comme son esclave ; il fait de même avec Ariel et encore plus avec Caliban. [...]
[...] Ensuite, parce qu'on peut trouver un certain écho entre les répliques d'Ariel et le discours de Martin Luther King devant le Lincoln Memorial de Washington tenu en 1963, avec la phrase I have a dream ; en effet, Ariel avoue à Caliban : j'ai souvent fait le rêve exaltant ( ) de bâtir un monde merveilleux à l'acte II, scène 1 ; de plus, ce dialogue qui est un ajout de Césaire, permet de montrer les personnalités différentes de Caliban et d'Ariel. Durant ce dialogue, on voit Ariel qui tente de raisonner Caliban, en lui exposant son rêve ; il veut changer la conscience de Prospero sur leur sort d'esclave et que tous les trois arrivent à diriger cette île dans la paix et l'harmonie. Ariel passe d'ailleurs pour un lâche auprès de Caliban, peut-être parce qu'il est mulâtre et bénéficie donc d'un traitement de faveur de la part de Prospero. [...]
[...] Ainsi, Ariel grâce à son obéissance et à son statut de mulâtre obtient sa liberté. Ensuite, Prospero et Caliban peuvent être analysé ensemble car la pièce est centrée sur leur duel. Ainsi à la fin, tous deux se retrouvent coincés sur l'île. Leur acharnement à de grandes conséquences, aussi Prospero renonce à son duché en décidant de ne pas partir en Europe car sa vraie mission est de défendre la civilisation : je suis le chef d'orchestre de cette ile. [...]
[...] Ainsi, on assiste à un rapport violent entre colonisateurs et colonisés, entre blancs et noirs et entre maitres et esclaves. Caliban et Ariel servent alors à symboliser les peuples primitifs des colonies. On observe aussi la présence du contexte colonial par la mission civilisatrice que les colonisateurs prônent ; en effet, pendant cette période coloniale, les colonisateurs ont petits à petits voulus imposés leur lois, ils ont voulus civiliser ces populations primitives Ainsi, à la scène 2 de l'acte I : Prospero nous apprend qu'il a voulu éduquer Caliban : ( ) Un barbare ! [...]
[...] Césaire réécrit La Tempête de Shakespeare, quatre siècles après celui-ci. Cependant, Césaire donne à cette réécriture une perspective et un contexte différents de ceux de Shakespeare. D'ailleurs, dès le titre, Césaire nous informe que sa réécriture est une adaptation de la pièce de Shakespeare pour un théâtre nègre Ainsi, comme toute réécriture, Césaire a ajouté, supprimé ou changé certains passages ou certaines informations. On peut alors se demander quels sont ces changements et de quelle façon ils modifient l'orientation de la réécriture ? [...]
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