La télévision fait courir un danger très grand aux différentes sphères de la production culturelle, art, littérature, science, philosophie, droit, ainsi qu'à la vie politique et à la démocratie. En effet, poussée par la recherche de l'audience la plus large, par la concurrence sans limites pour l'audimat, la télévision suivie par une partie de la presse, peut, à travers la nature des informations qu'elle diffuse, exacerber les passions primaires des populations.
[...] Il faudrait à la fois de la formation par les médias et de la formation aux médias. Double projet pour un seul projet : l'humanisme. Aujourd'hui, le rôle de la télévision varie d'un pays à l'autre en fonction de l'avancée culturelle de la population et de sa culture propre et de la structure des médias du pays. L'emprise de la télévision et du journalisme sur la société s'exerce à travers tous les mécanismes décrits par Pierre Bourdieu, mais aussi, par un poids économique que je dirai direct : l'audiovisuel représente un secteur d'activité potentiel important avec les emplois de ceux qui le fabriquent ou l'animent et les équipements matériels nécessaires à son fonctionnement. [...]
[...] Le troisième effet de la violence dans les médias est la peur. La télévision violente conduit le spectateur à faire coïncider ses perceptions de la réalité avec celles du monde irréel de l'image télévisée. Il s'agit aussi de la peur de devenir victime de la violence. La répétition de scènes violentes à la télévision entretient un climat et provoque le repli sur soi ou sur le "chez soi". Il s'agit sans doute là de l'un des éléments du cocooning apparu au cours des années 80. [...]
[...] Le téléspectateur peut garder de nombreuses images en mémoire parmi celles qui ont touché sa sensibilité, un peu comme des visions isolées. Mais, ces images ne constituent pas une culture. Les images peuvent défiler sans être parlantes pour le spectateur qui n'a alors rien à retenir. Au contraire, lorsque les producteurs savent mettre en œuvre le langage visuel avec un talent pédagogue ou artistique, on s'aperçoit que les informations passent si vite sous les yeux qu'il n'est pas possible de vraiment en profiter. [...]
[...] L'émergence du médium de masse qu'est la télévision n'est pas un phénomène sans précédent sinon par son ampleur. Toutefois, on ne peut comparer que de structure à structure, et, on risque toujours de se tromper en décrivant comme inouïe quelque chose de banal par inculture. Pour porter une analyse de sociologue, les travaux sont encore insuffisants à propos de phénomènes nouveaux comme le journalisme - Une force de banalisation Par sa puissance de diffusion, la télévision pose un problème terrible au journalisme écrit et à l'univers culturel en général en produisant des effets inédits. [...]
[...] Au sommet du palmarès de la violence se situent, sans concurrence possible, les productions américaines dont notre télévision fait une grande consommation. Des observations particulièrement sérieuses ont été faites en 1976 par une commission d'enquête créée dans l'Ontario au Canada. Les résultats des recherches de cette commission sont valables au premier chef pour la télévision : les médias peuvent collaborer à la propagation de la violence sociale, et cela de trois façons. Tout d'abord, ils peuvent contribuer à faire naître un climat favorable à la violence, non seulement en engendrant des frustrations et des besoins que les adolescents ne peuvent satisfaire que par la violence, mais aussi en présentant la violence comme un moyen assez normal en notre monde et, en tout cas, facile, efficace et généralement impuni. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture