Synthèse de l'oeuvre "Les mots" de Sartre. Comment Sartre raconte-t-il son enfance ? A-t-il accès à cette liberté tant recherchée ? A travers "Les mots", n'est-ce pas toute sa pensée qui émerge ? N'est-ce pas ce travail de l'écriture à l'origine d'une vocation ?
[...] D'où également cette recherche identitaire du jeune Sartre à travers les mythes qui lui permettent de fuir un réel auquel il est assujetti et, dans le même temps, alimentent ses doutes et les critiques sans complaisance de l'auteur Sartre dans un retour réflexif sur son passé d'enfant. Et si Sartre a conscience que l'autobiographie n'est pas la vérité, il tente néanmoins, par son honnêteté intellectuelle, de s'en approcher. Les grands axes de lecture Sartre porte un regard réflexif sur l'être et le paraître ainsi que sur le choix des livres, non pas en tant qu'objets mais en tant que moyen de communication entre les hommes quels qu'ils soient. Il démontre aussi le manque de sociabilité de l'enfant face au monde extérieur. [...]
[...] l'intertextualité). Des référents identiques peuvent même contribuer à instaurer une connivence avec le lecteur. Conclusion S'il entretient une relation passionnelle avec la littérature, Sartre n'en demeure pas moins très critique vis-à-vis de son enfance, cette période charnière à l'origine de sa vocation d'écrivain. Son retour réflexif sur l'enfance lui permet cette autocritique ainsi que d'analyser en tant qu'intellectuel différentes époques qu'il a traversées et dans lesquelles il s'est engagé. A la fois œuvre littéraire et œuvre philosophique, Les Mots, au-delà de leur simplicité, intègrent tout un ensemble de réflexions, chères à Sartre, tel l'existentialisme dont il est l'instigateur. [...]
[...] Le travail de l'écriture Aux dires de Sartre, l'écriture [d]es Mots est très travaillée. C'est à la fois un mélange de désacralisation de la littérature et de romanesque d'une vie rédigée dans un style simple. La syntaxe est claire, ponctuée de phrases courtes et plus longues entretenant souvent des rapports entre elles, relevant en partie de la capacité de l'auteur à rebondir et à se projeter dans l'avenir. La variété des temps et le rythme ternaire contribuent à harmoniser, à équilibrer ainsi qu'à démontrer l'ensemble. [...]
[...] Choisi parmi d'autres, le titre, Les Mots répond à la problématique du langage qui est au centre de l'ouvrage. Bien que Les Mots soient rédigés comme un diptyque (lire écrire), la chronologie y est moins évidente qu'il n'y paraît, ce d'autant que la double énonciation (le je de l'enfant et celui de l'écrivain) et le caractère elliptique de nombreux passages jalonnent l'œuvre. Ces procédés s'inscrivent dans la vision sartrienne de l'existence qui s'oppose à un déterminisme imposé et prend conscience d'un moi bien déterminé à s'en libérer. [...]
[...] D'autre part, le lexique polémique s'allie à l'ironie et à l'autocritique. S'il existe un éloge, il reste ambivalent : les termes antithétiques, la polyphonie du je sont autant d'éléments marquant cette dualité. Quant aux appositions, nombreuses, elles renvoient à l'intellectuel et à son irresponsabilité, tout en appuyant l'autocritique à valeur déterministe et figée. Sartre demeure un philosophe qui argumente, démontre dont le monde renvoie à un sens qu'il faut expliciter par la dialectique et la didactique. C'est en ce sens qu'il utilise les présentatifs, les tournures hypothétiques, les propositions de but, de cause et de conséquence. [...]
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