Explication d'une des nouvelles extraite de l'oeuvre de Sylvie de Nerval, "Les Filles du feu" (1854), consacrée à "Sylvie". Ce document vous propose une clé de lecture en détaillant la composition du texte et les commentaires associés. Le but est de montrer que la naissance de l'amour prend ici la forme d'une recherche idéale et inaccessible si ce n'est par le procédé du rêve.
[...] 55-62 : Triste retour à la réalité Dans ce dernier passage, Nerval revient d'une certaine manière sur terre. Il analyse le drame personnel qu'il vient de vivre la double image et indique son dénouement tragique : alors qu'Adrienne est cristallisée dans son cœur et son esprit, il apprend que la jeune fille lui est à jamais enlevée, consacrée par sa famille à la vie religieuse Conclusion A elle seule, cette page caractérise la vie de Nerval, faite de la recherche désespérée de la femme idéale, donc recherche malheureusement vouée à l'échec. [...]
[...] La mélancolie se terminait à chaque stance par ces trilles chevrotants que font valoir si bien les voix jeunes, quand elles imitent par un frisson modulé la voix tremblante des aïeules. L. 30-41 : Portait idéalisé de la jeune fille, élevée au rang de déesse A mesure qu'elle chantait, l'ombre descendait des grands arbres, et le clair de lune naissant tombait sur elle seule, isolée de notre cercle attentif. Elle se tut, et personne n'osa rompre le silence. La pelouse était couverte de faibles vapeurs condensées, qui déroulaient leurs blancs flocons sur les pointes des herbes. [...]
[...] Le décor, construit par le poète, fait apparaître, dans le cadre d'un château, un cercle magique qui s'éclaire progressivement au rythme d'une ronde et voici que le poète, enfant, entre dans la ronde Lecture proposée Quelle est la composition du texte ? L. 1-13 : Evocation de Sylvie, la douce réalité J'étais le seul garçon dans cette ronde, où j'avais amené ma compagne toute jeune encore, Sylvie, une petite fille du hameau voisin si vive et si fraîche, avec ses yeux noirs, son profil régulier et sa peau légèrement hâlée ! . Je n'aimais qu'elle, je ne voyais qu'elle jusque-là ! L. [...]
[...] La jeune fille est comme en suspension au- dessus du sol, ce qui crée une image de divinité régnant sur son Paradis et tout naturellement, le poète vient l'adorer, la respecter comme une déesse en lui offrant un présent fait de deux branches tressées en couronne et nouées d'un ruban Adrienne est à ce moment sublime, idéale et illuminée avec l'éclat merveilleux de cette couronne sur ses cheveux blonds. Nous comprenons ici la référence littéraire à la Divine Comédie de Dante (Béatrix guidant son amant dans l'au-delà). L. 42-48 : Inaccessible, elle échappe au poète Comme elle est apparue, Adrienne va disparaître, c'est-à-dire de manière fugitive : sans un regard, ni un mot pour le jeune Nerval, inaccessible si ce n'est le court instant d'une danse. [...]
[...] Tout d'un coup, suivant les règles de la danse, Adrienne se trouva placée seule avec moi au milieu du cercle. Nos tailles étaient pareilles. On nous dit de nous embrasser, et la danse et le chœur tournaient plus vivement que jamais. En lui donnant ce baiser, je ne pus m'empêcher de lui presser la main. Les longs anneaux roulés de ses cheveux d'or effleuraient mes joues. De ce moment, un trouble inconnu s'empara de moi. La belle devait chanter pour avoir le droit de rentrer dans la danse. [...]
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