Qui n'a pas rêvé devant un petit globe de verre en laissant courir son imagination ? Dans cette rêverie enfantine, Jules Supervielle met des figures de la vie et fait du globe de cristal une métaphore de la Terre. Le poème aboutit ainsi à une réflexion sur la place de l'homme dans l'univers. Nous observerons dans un premier temps la représentation de la Terre, puis l'évocation de ses habitants, pour définir enfin la condition humaine telle que la voit le poète (...)
[...] Dans cette rêverie enfantine, Jules Supervielle met des figures de la vie et fait du globe de cristal une métaphore de la Terre. Le poème aboutit ainsi à une réflexion sur la place de l'homme dans l'univers. Nous observerons dans un premier temps la représentation de la Terre, puis l'évocation de ses habitants, pour définir enfin la condition humaine telle que la voit le poète La Terre Jules Supervielle propose dans le premier quatrain la situation initiale à la rêverie : il voit dans sa boule de verre une représentation de la Terre. [...]
[...] L'extrême schématisation de la syntaxe renforce cet effet : un substantif déterminé soit par une très brève relative, soit par des compléments circonstanciels. Les démonstratifs ce et cette invitent à voir dans la naïveté de l'enfant qui croit que son interlocuteur voit en même temps que lui. Les représentations de la quatrième strophe sont plus globales, sans personnage identifié. Les images sont initiées par les indéfinis les autres et d'autres qui renvoient au les uns du vers 9. Les verbes sont au présent de l'indicatif, ou au participe, modes de la description d'une action simultanée du temps du narrateur. [...]
[...] De plus, logiquement, elle tourne, comme le décrit la dernière strophe, qui insiste sur le caractère naturel, comme automatique de cette rotation. b. Impression produite Quelle impression produit cette description ? La terre présentée ainsi est à la fois dure et maternelle ; elle évoque le sein, décrit dans la deuxième strophe. Sein dur, donc nourricier, mais aussi sévère, ce qui est surprenant, et presque oxymorique. La Terre est souvent présentée comme un nourrice, les poètes latins l'appellent alma mater, mère nourricière mais en évoquant les fruits que produit sa surface. [...]
[...] Elle rassure par la lumière omniprésente : poli »lustré »lumière Le poète a réussi à voir dès le vers à la suite de la répétition de l'apostrophe, qui joue le rôle d'une incantation, comme d'une formule magique qui ouvre, tel un sésame, la vision. L'anaphore Petit globe »souligne le passage du cristal à la terre donc à l'acte poétique de transformation du réel. On peut aussi voir dans la boule de cristal la prévision du futur que proposerait une voyante extralucide usant elle aussi de magiques abracadabras Ses habitants a . [...]
[...] Les activités semblent choisies pour leur caractère fugace : la beauté de la fleur, humanisée, dans ses atours évoque inévitablement Ronsard : ce sont les allégories du temps qui passe, de la fragilité de la beauté humaine, mais plus généralement de la vie ; la course du cheval est saisie dans son instant ; l'âge de l'enfant est éminemment fugace ; le repas et le tabac sont des plaisirs fugitifs, comme la réunion au coin du feu. Le poème présente donc tous les êtres vivant sur la Terre, sans hiérarchie : hommes, animaux, végétaux, tous sont sur le même plan. Ils sont de plus saisis dans leurs activités quotidiennes. Quel sens pouvons-nous donner à cette vision ? [...]
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