Ce lieu n'était que bonheur, ce lieu n'était que paradis. La forêt touffue, plaine de broussailles ardentes et de ronces incandescentes à n'en plus voir devant soi avait laissé place à une grande et rayonnante clairière baignée d'une tiède lumière. J'eus l'impression que les arbres dont je venais de m'extraire formaient à présent à présent une muraille impénétrable tout autour de ce village. C'était un véritable village ; paisible mais tout de même fourmillant d'activité. Je le visitais et j'en étais émerveillé. J'avais devant moi la Nature à l'état pur : une source d'eau jaillissait, du centre de la clairière jusqu'aux cieux, fraîche et limpide. Les oiseaux semblaient joyeux, ils chantaient, ils voletaient par-ci, par-là, légers et insouciants sous un soleil rayonnant au zénith. Insouciants, ils pouvaient l'être car un homme me dit un peu plus tard qu'il ne connaissait le sens du mot « chasse » que je lui répétais depuis deux minutes (...)
[...] L'ordre est celui de la Nature et du bonheur. Le silence retomba et je sus qu'il n'était plus la peine de parler. Cet homme nous ramena sur la berge en trois derniers coups fluides de pagaie, puis nos routes se séparèrent. Je repris le chemin du merveilleux village, et, marchant sur une route parfaitement pavée, une charrette ramenant la récolte me proposa gentiment de me ramener jusqu'aux abords du marché. En chemin je croisai d'autres charrettes faisant le trajet inverse, des chevaux avec leurs cavaliers, des sortes de cyclistes avec des vélos pratiquement tout en bois, ainsi que des piétons se baladant en plaisantant allègrement d'une chose ou d'une autre. [...]
[...] Les seuls à être malheureux dans cette histoire étaient les poissons que les villageois péchaient pour se nourrir. Chacun était affairé à ses occupations. Je fus étonné car tout semblait parfaitement organisé. Mais ce qui me rendit surtout le plus perplexe, c'était le sourire que j'apercevais sur tous les visages, sans exception. Tous ces gens paraissaient tout simplement heureux ; ils rayonnaient de plaisir dans leurs tâches quotidiennes. Les uns écaillaient minutieusement le poisson, pêché à l'instant même, devant leur cabane ou sur la berge ; les autres faisaient soigneusement les courses, au marché, sur la place du village (ou devrais- je plutôt dire qu'ils échangeaient et donnaient généreusement le fruit de leur travail contre parfois celui d'un autre). [...]
[...] Bref, je vais aller cultiver mon jardin mais avant cela je voudrais juste te dire que les usines sont inutiles puisque l'on peut s'en passer ; la technologie de l'électricité et des moteurs, nous la possédons mais ne l'utilisons qu'en cas exceptionnel puisqu'elle ne nous rend pas plus heureux. Une dernière chose : les gens ne se font-ils jamais la guerre ? N'y il pas de litiges ? Que faites vous des criminels ? Comment faites vous régner l'ordre ? Il me répondit tout en commençant à ramer pour rejoindre la terre ferme, les litiges enflammés sont contre nature et n'apportent aucune paix intérieure. [...]
[...] Je me rappelle d'un rêve. Dans ce rêve, si on s'aventurait au plus profond de la plus sauvage des forêts ; si on s'enfonçait encore un peu plus loin dans cette végétation, on arrivait quelque part. J'y étais arrivé. Ce lieu n'était que bonheur, ce lieu n'était que paradis. La forêt touffue, plaine de broussailles ardentes et de ronces incandescentes à n'en plus voir devant soi avait laissé place à une grande et rayonnante clairière baignée d'une tiède lumière. J'eus l'impression que les arbres dont je venais de m'extraire formaient à présent à présent une muraille impénétrable tout autour de ce village. [...]
[...] Il faut que tu saches que chez nous, chacun cultive son jardin, pêche son repas, et ramasse son bois pour sa famille. Le surplus est généreusement donné à notre prochain s'il en a le besoin. De plus, je trouve stupide de produire plus pour jeter par la suite. Cela vous rend-t-il plus heureux ? En outre, je pense que cela ne ferait qu'abîmer la Nature. Oui, c'est évident. Nos usines, nos voitures, et l'électricité que nous produisons, salissent, polluent et carbonisent notre planète. Sans évoquer la déforestations et Quoi ? me coupa-t-il. [...]
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