Le critique insiste en affirmant que l'auteur n'invente rien, qu'il se contente d'étaler son érudition. Au contraire, il invente, il modernise, il expérimente et c'est par exemple, de cette confrontation entre le monde ancien de l'"antiquité grecque et romaine" et "les hangars de Port-Aviation", entre le "zinc d'un bar crapuleux" et les "flammes ferventes de Notre-Dame" que se trouve cette originalité qui fait qu'on ne peut pas confondre sa poésie avec celle des poètes qui l'on précédé (...)
[...] Il est vrai que le poète nous emmène tout au long de son recueil à la fois à la découverte d'autres pays : Londres dans Chanson du mal aimé», la côte du Texas dans Munich dans Maison des morts» mais aussi dans d'autres temps puisqu'on retrouve le «Sage Ulysse» dans Chanson du mal aimé» mais aussi les «Blancs ruisseaux de Chanaan», le «Grand Pan» ou les «Cosaques Zaporogues» et enfin dans l'imaginaire de la mythologie comme dans «Merlin et la vieille femme», Loreley» ou dans les légendes et mythes germaniques des «Rhénanes». C'est à mon avis au contraire une fenêtre ouverte sur le monde qui va bien plus loin que la petite saveur exotique du voyageur des «trains de luxe». Au final, il me semble que c'est plutôt le critique qui reste ici prisonnier des règles du passé et qui refuse de porter un regard bienveillant sur le monde. Heureusement que nous avons des poètes comme Mr. Apollinaire pour nous montrer le chemin de la modernité. [...]
[...] Par contre, en ce qui concerne la série de poèmes la Santé», je rejoins Duhamel sur le fait qu'ils expriment des sentiments forts. Le poète, me semble-t-il, a bel et bien souffert de son emprisonnement, mais si ces poèmes sont si touchants, ce n'est pas parce qu'il aurait mis de coté son art pour les écrire, mais justement parce qu'il a su allier l'élégance à la sincérité. Je voudrais dire enfin un mot sur cette accusation de “cosmopolitisme” qui sent elle-même un peu le renfermé. [...]
[...] Sujet d'invention Introduction Je suis un lecteur de la revue Mercure de France» j'ai lu le recueil de poèmes Alcools de Guillaume Apollinaire puis la critique qu'en a fait Georges Duhamel, or je ne suis absolument pas de son avis. Je m'explique : Georges Duhamel voit dans cet ouvrage une “boutique de brocanteur”, autrement dit un ramassis de vieilleries. Or il me semble qu'au contraire Apollinaire fait preuve de modernité en innovant de plusieurs manières : par exemple dans le premier poème du recueil, on est saisi par le côté insolite de l'errance du personnage à travers les paysages et les souvenirs, accentués par les variations de la métrique. [...]
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