Dans Le Rouge et Le Noir, les principaux personnages que nous découvrons d'abord sont Julien Sorel, puis Mme de Rênal. Ces derniers sont présentés de façon plutôt abrupte, dès le début. En revanche, Melle de La Mole est un personnage qu'on apprend à connaître au fil des pages, des chapitres.
Ainsi, elle apparaît qu'au deuxième tome, ce qui m'a laissé le temps de m'ancrer profondément dans l'histoire donc d'en apprécier pleinement le cadre historique et le contexte socioculturel. Melle de La Mole est apparue comme un personnage à multiples facettes (...)
[...] Mathilde a une vision très avant-gardiste à propos de la notion de Liberté. Elle s'imagine en tant que chef de fil des révolutionnaires, ou du moins, c'est ainsi qu'elle souhaite voir Julien Sorel. Elle combattrait alors pour des valeurs justes. Contre toute attente, elle présente un certain malaise par rapport à cette notion de Liberté en amour. Julien devait au départ jouer un second rôle dans son avenir d'héroïne et Julien me seconderait (p.315). Mais au final, ses sentiments amoureux pour Julien -qui la poussent à l'admiration- prennent le dessus. [...]
[...] S'il y a une révolution, pourquoi Julien Sorel ne jouerait-il pas le rôle de Roland, et moi celui de Mme Roland ? J'aime mieux ce rôle que celui de Mme de Staël : l'immoralité de la conduite sera un obstacle dans notre siècle. Certainement on ne me reprochera pas une seconde faiblesse ; j'en mourrais de honte. Les rêveries de Mathilde n'étaient pas toutes aussi graves, il faut l'avouer, que les pensées que nous venons de transcrire. Elle regardait Julien , elle trouvait une grâce charmante à ses moindres actions. [...]
[...] Un des profils qu'elle venait d'achever l'étonna, la ravit : il ressemblait à Julien d'une manière frappante. C'est la voix du ciel ! Voilà un des miracles de l'amour, s'écria-t-elle avec transport : sans m'en douter je fais son portrait. Elle s'enfuit dans sa chambre, s'y enferma, s'appliqua beaucoup, chercha sérieusement à faire le portrait de Julien, mais elle ne put réussir ; le profil tracé au hasard se trouva toujours le plus ressemblant ; Mathilde en fut enchantée, elle y vit une preuve évidente de grande passion. [...]
[...] Quel est son rapport à l'amour ? Durant le bal du Duc de Retz, Mathilde s'ennuie profondément de ces mondanités. Elle surprend Julien en discussion avec Altamira au sujet de Danton. Sa curiosité est piquée. Passionnée du temps de La Ligue et de Marguerite de Navarre, elle apprend que Julien n'est pas moins fasciné par les Révolutions. Elle décide alors d'aimer Julien. Ainsi, Mathilde de La Mole entretient un rapport à l'amour totalement opposé à celui de Mme de Rênal. [...]
[...] Si au départ Mathilde s'était donné un rôle de femme manipulatrice, bien que superficielle, elle s‘est faite prendre à son propre jeu. Pour concrétiser ses ambitions d'héroïne, elle s'était donné pour devoir d'aimer Julien. Cette manipulation est une preuve évidente de sa force de caractère. Mais elle fut finalement éprise de sentiments purs et forts : ceux de l'Amour. D'une part, ce passage montre l'humanité du personnage, notamment par le thème du regret. Mathilde est très exigeante quant au bonheur. Ainsi, sa conception de la volupté est presque utopique. [...]
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