L'éducation joue un rôle très important dans l'évolution de la psychologie de Mme de Rênal. Effectivement, l'isolement précoce de cette femme dans un couvent et son contact avec une éducation religieuse étroite, restreint précisément son esprit et son intelligence. Elle nous fait rappeler en quelques sortes Agnès de L'école des femmes de Molière, qu'Arnolphe confie à un couvent non pour lui donner une éducation, mais bien au contraire, pour éviter qu'elle puisse apprendre quoi que ce soit (...)
[...] Le geste de Julien les purifie et les rachète tous deux. Mme de Rênal et l'éveil de l'amour : Dans ce monde où le seul bonheur des hommes est l'argent, où le renoncement aux plaisirs et aux jouissances matérielles est impossible, la mélancolie creuse le cœur de Mme de Rênal et l'afflige. L'ennui n'est-il pas comme le dit Stendhal : un crépuscule du cœur une maladie de l'âme dont le principe est l'absence de sensations assez vives pour nous occuper ? [...]
[...] Origines de l'éveil de la passion amoureuse chez Mme de Rênal : 1. L'éducation religieuse : Etant une noble héritière, Mme de Rênal a été élevée dans un couvent jésuitique de Besançon, loin du monde des hommes. C'était une âme pieuse et dévote qui n'a connu de passion que pour Dieu seul. Mais il faut aussi signaler le rôle négatif de cette éducation religieuse qui n'a fait qu'entraver le progrès moral de cette femme, qui arrivée à l'âge de 30 ans, reste naïve et ignorante des choses les plus simples de la vie Mme de Rênal s'était trouvée assez de sens pour trouver bientôt, comme absurde, tout ce qu'elle avait appris au couvent ; mais jamais elle ne mit rien à la place, et finit par ne rien savoir Dans De l'amour, au chapitre XXI, livre premier, Stendhal n'hésite pas aussi de condamner ce genre d'éducation en montrant le rôle important qu'elle joue dans le mariage c'est le prêtre qui est la source féconde des vices et du malheur qui suivent nos mariages actuels. [...]
[...] Elle s'y attache avec fureur, même quand Julien la quitte pour une autre et même lorsqu'il tire deux coups de feu sur elle, dans l'église de Verrières. L'influence du milieu sur le développement de la passion de Mme de Rênal : Déjà dans De l'amour, publié en 1822 et qui fait de Stendhal le précurseur de la psychologie scientifique moderne, l'auteur nous fait une analyse générale de l'amour et surtout de ce qu'il appelle l'influence du climat sur l'évolution de toute pensée amoureuse. [...]
[...] A Vergy, dans ses promenades avec Julien, Mme de Rênal passionnément amoureuse est la plus heureuse des femmes. Ce sentiment étrange auquel elle goûte pour la première fois, influence son comportement et l'encourage à prendre beaucoup soin d'elle Elle change de robes deux fois par jour Dans cet égarement du cœur et de l'esprit, elle oublie l'existence de son mari. L'amour constitue pour elle, une source d'énergie qui l'anime. Elle trouve enfin un goût à sa vie qui est, et ce depuis l'arrivée de Julien active, occupée et gaie Sa folle admiration pour l'âme noble et fière de ce fils de charpentier et précisément pour ce que Stendhal appelle les aspects sublimes de Julien lui cache les côtés négatifs de celui-ci. [...]
[...] Mais ce qui est surprenant dans cette fin de roman, c'est la distance ironique que prend Julien, par rapport à son ancienne réussite : il n'est plus un ambitieux, il n'est plus un intellectuel pauvre, il n'est rien de ce qu'il était au début Il est en ces instants purifié de ses complexes et de ses rancœurs. Verrières et la prison deviennent pour lui un éden retrouvé. Il aime Mme de Rênal et regrette sa conduite autrefois. Stendhal dit qu'aucune parole ne peut rendre l'excès de la folie de l'amour de Julien. Mme de Rênal de son côté ne cesse de l'aimer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture