- Description de la situation politique dans la France de la Restauration. Echo au climat social actuel, dans l'épisode de la note secrète qui traduit la peur d'une intervention étrangère en faveur des ultras parmi les libéraux de l'époque.
- Allusions fréquentes à une possible révolution (d'actualité, puisque le Rouge a été publié en 1830, soit l'année des Trois Glorieuses) : "Nous payons vingt francs par domestique afin qu'un jour ils ne nous égorgent pas." (I, 17), "ils affichent ainsi leur maison pour que la canaille la reconnaisse en cas d'émeute, et la pille." (II, 1) (...)
[...] La peinture des différents ordres - Description critique des classes sociales : Le clergé est, tout au long du roman, accusé d'hypocrisie et d'intrigue : l'idée de la religion était invinciblement liée dans son esprit à celle d'hypocrisie et celle de gagner de l'argent. 5). C'est aussi au séminaire que Julien apprend l'art de feindre. Quelques religieux, comme Chéland, Pirard ou les évêques sont décrits de manière positive, et accentuent encore le contraste avec cette sclérose : Chéland sera destitué injustement, tout comme Pirard sera démis par Castanède. - La noblesse est caractérisée par son inertie, l'ennui qui marque Mathilde. C'est la peinture de la vieille noblesse en déclin de la Restauration, forcée de trouver des appuis parmi les riches bourgeois (M. [...]
[...] - Au-delà de l'individu, le Rouge possède donc également l'ambition d'être le reflet de la réalité sociale. Cette réalité est mise sans cesse en rapport avec la subjectivité de Julien, et son parcours n'est en somme qu'une lutte contre la société. En cela on retrouve le thème de la chronique : la résonnance des aventures personnelles, des affaires privées, avec l'Histoire contemporaine. III L'aspect narratif Cependant ces faits historiques sont vécus de l'intérieur ; la technique narrative est alors directement liée à cette conception de la chronique comme vision personnelle de l'Histoire. [...]
[...] de Rênal et Valenod) et incapable d'agir efficacement (la note secrète). Les réceptions des De la Mole paraissent absurdes, et sont décrites comme une mondanité inutile qui ne suffit pas à tromper l'ennui. Elles sont régies par le superficiel (ainsi Norbert lit le journal le matin afin de se préparer aux débats du soir et lorsqu'invité chez le duc de Retz, Norbert est décrit comme faisant le compte des coûts de la décoration. - La bourgeoisie quant à elle est décrite comme singeant la noblesse ; le salon de M. [...]
[...] Ce genre est surtout typique du Moyen-âge occidental et de la Renaissance. Ce sont d'ailleurs d'anciens manuscrits italiens, que Stendhal découvrira en 1833 et qui inspireront la série des Chroniques italiennes (Vittoria Accoramboni, l'Abbesse de Castro, etc.) ; ces dernières sont les récits de faits divers personnels, on y retrouve donc la même inspiration que dans le Rouge qui reprend l'histoire de l'affaire Berthet. I L'aspect historique : la description sociale La chronique est indissociable du contexte historique, la caractéristique principale en est justement cette peinture du contemporain. [...]
[...] Cette inertie s'oppose à la dynamique du jeune homme du Romantisme, celle de l'ambition, de l'ascension ; c'est par cette ascension que Julien fait connaissance avec l'ensemble des sphères de la société, et le roman d'apprentissage en devient alors un prétexte à la critique sociale. De plus, le schéma narratif de l'œuvre est une structure événementielle centrée sur la personne de Julien, en même temps que celui-ci fait son apprentissage du monde ; en cela, elle possède à la fois la dimension historique et toute personnelle de la chronique. Peut-être cela justifie-t-il le choix du fait divers comme thème du roman : c'est la substitution de l'Histoire disparue du siècle par l'histoire personnelle, celle des individus face à la société. [...]
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