Sport et civilisation est un recueil d'articles écrits par N. Elias et E. Dunning entre 1966 et 1986 (date de publication de l'ouvrage en anglais ? Quest for Excitement, Sport and Leisure in the Civilizing Process). Dunning était un étudiant d'Elias dans les années 1950 à Leicester ; c'est grâce à lui qu'Elias s'est intéressé au sport (les recherches dans ce domaine étaient à cette époque quasiment inexistantes). Cet ouvrage apparaît donc comme l'aboutissement d'une longue collaboration et comme la synthèse des apports du raisonnement de Norbert Elias à la sociologie du sport.
[...] On peut remarquer que les spectateurs français ne comprenaient rien à cette activité (pourquoi se donner tant de mal à chasser cet animal que personne ne mange hormis les pauvres en période de famine L'intériorisation croissante de l'interdit social de la violence et l'augmentation de la répulsion qu'elle suscite ont conduit à une transformation des formes de sports qui, en retour, ont contribué à accélérer le processus d'intériorisation. Si, comme le remarque Elias, les caractéristiques des sports n'ont été consciemment planifiées par aucun groupe social, leurs évolutions ne doivent rien au hasard. [...]
[...] Sport et civilisation. La violence maîtrisée ELIAS Norbert, DUNNING Eric Sport et civilisation est un recueil d'articles écrits par N. Elias et E. Dunning entre 1966 et 1986 (date de publication de l'ouvrage en anglais Quest for Excitement, Sport and Leisure in the Civilizing Process). Dunning était un étudiant d'Elias dans les années 1950 à Leicester ; c'est grâce à lui qu'Elias s'est intéressé au sport (les recherches dans ce domaine étaient à cette époque quasiment inexistantes). Cet ouvrage apparaît donc comme l'aboutissement d'une longue collaboration et comme la synthèse des apports du raisonnement de Norbert Elias à la sociologie du sport. [...]
[...] ] Leur structure laisse peu de place aux éclats spontanés et irréfléchis, même chez les individus les plus puissants qui ne peuvent jamais relâcher, sans mettre en danger leur position dans la société, la circonspection et la prévoyance nécessaire au contrôle des émotions". L'intensité des contraintes sociales qui caractérise les sociétés "civilisées" conduit donc à éviter les situations dans lesquelles les tensions s'expriment pleinement. Les émotions et leurs manifestations physiques sont constamment cachées, masquées ou affaiblies. Les éclats excessifs, les états d'excitation sont donc réfrénés par l'intériorisation des contrôles sociaux (cf. [...]
[...] Cette violence entre en concurrence avec le pouvoir que l'Etat tente d'imposer : l'Etat moderne suppose en effet une certaine docilité de la part des citoyens. La monopolisation progressive de la violence physique par un Etat moderne accepté et la pacification consécutive des luttes politiques (qui est atteinte avec la naissance du parlementarisme) présuppose l'intériorisation (et en l'occurrence l'incorporation) de nouvelles normes d'autocontrôle. Or, c'est notamment au travers de la naissance des sports modernes que ces normes ont pu être incorporées. [...]
[...] ] et alors qu'il y a une grande clameur dans la cité, à cause d'un certain tumulte provoqué par des jeux de terrains publics [ . nous décidons et interdisons, au nom du roi que de tels jeux soient pratiqués dans la cité". Ce type d'interdiction était courant jusqu'au XVIIe siècle (la dernière interdiction répertoriée date de 1615) : l'appareil étatique n'était pas en mesure de faire respecter ces règlements. Pourquoi une telle préoccupation politique à cette époque ? On rejoint ici les travaux d'Elias sur la socio-genèse de l'Etat moderne (dans La Dynamique de l'Occident). [...]
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