Commentaire composé sous la forme d'une fiche imprimable sur le poème de Jean de Sponde : « Mais si faut-il mourir », extrait de l'oeuvre : Essai de quelques poèmes chrétiens (1588).
[...] Il appartient à la petite noblesse ; c'est un compagnon d'Henri IV. Après une lecture des Psaumes, il entreprend la rédaction de principal recueil, Essai de quelques poèmes chrétiens qu'il conclut par 12 sonnets sur la mort. Il finit par se convertir au catholicisme (à la suite d'Henri IV) ; Mais de ce fait il va être considéré comme un traite par les protestants, mais ne sera jamais vraiment accepté par les catholiques. De plus sa brouille avec Henri IV fait qu'il meurt dans la misère à Bordeaux. [...]
[...] Le mot doxa entre dans la composition de plusieurs mots : Hétérodoxe : qui s'écarte de la norme, des idées reçues Orthodoxe : qui se conforme au dogme, à ce qu'il faut penser Paradoxe : contraire à l'opinion commune Mémento mori : souviens toi qui tu dois mourir en latin ; désigne un type d'œuvres, comme les vanités, destinées à rappeler à l'homme qu'il est mortel et qu'il doit mourir. Carpe diem : maxime du poète latin Horace qui signifie « Cueille le jour présent ». la brièveté de la vie conduit à cultiver l'instant présent, à le saisir dans ce qu'il a de meilleur. [...]
[...] Cette devise est souvent citée pour caractériser le mode de vie épicurien. Mais si faut-il mourir, et la vie orgueilleuse, Qui brave de la mort, sentira ses fureurs, Les Soleils hâleront ces journalières fleurs, Et le temps crèvera cette ampoule venteuse. Ce beau flambeau qui lance une flamme fumeuse, Sur le vert de la cire éteindra ses ardeurs, L'huile de ce Tableau ternira ses couleurs, Et les flots se rompront à la rive écumeuse. J'ai vu ces clairs éclairs passer devant mes yeux, Et le tonnerre encor qui gronde dans les Cieux, Où d'une ou d'autre part éclatera l'orage, J'ai vu fondre la neige et ses torrents tarir, Ces lions rugissants je les ai vus sans rage, Vivez, hommes, vivez, mais si faut-il mourir. [...]
[...] Les présents disent la beauté, le triomphe de la vie, mais c'est un triomphe fugitif, réduit au présent. Les deux tercets, reflets, échos des deux quatrains, reproduisent ce mouvement (on a à nouveau les verbes au présent, gronde, rugissent), mais ils le font régresser en le situant dans le passé : ils le subordonnent en effet à un témoignage (j'ai vu, v qui donnent à ce processus d'anéantissement la profondeur sensible d'une expérience rapportée. Au lecteur de faire la transposition de celle-ci à la sienne, et d'actualiser la leçon. [...]
[...] qui dénonce ironiquement la vanité de cet éclat si près du néant (le vert est la couleur de la cire qui doit sceller tous les documents officiels ou qui doivent durer (vanité humaine, volonté d'éternité que la mort détruit et ridiculise) ; notons également la majuscule de Tableau qu permet au poète de garder une distance là encore ironique en évoquant ce symbole de la vanité de toute création artistique humaine. A travers les verbes éteindra et ternira, le mode de destruction est similaire pour le flambeau et le tableau : un épuisement lent de la substance. Le second quatrain se conclut sur le retour de la métaphore de la Nature et des éléments primordiaux : l'eau des flots (v. après le feu des Soleils (v. et l'air de l'ampoule venteuse (v. 4). [...]
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