Dissertation de Littérature niveau Lycée sur la capacité d'un texte théâtral à être suffisant en lui-même pour monter un spectacle. Comment le texte théâtral seul permet à un metteur en scène de le faire passer du papier aux planches ? Quelles en sont ses limites ? Quel est le rôle du metteur en scène ?
[...] Les limites du texte théâtral à produire sa propre mise en scène sont surtout visibles au niveau des pièces de théâtre classiques. En effet, les indications scéniques, soit surtout les didascalies, sont, dans de nombreuses œuvres du théâtre classique, peu nombreuses voire presque inexistantes : par exemple, la tragédie Andromaque de Racine, comporte seulement cinq didascalies pour une pièce de cinq actes, ce qui réduit la possibilité qu'à ce texte théâtral de produire en lui-même sa propre mise en scène, qui se doit d'être vivante, laissant trop peu de d'indications au metteur en scène. [...]
[...] Le texte théâtral est certes suffisant en lui-même pour pouvoir être mis en scène. D'ailleurs, les indications scéniques, fournies par les répliques en elles-mêmes ou bien par les diverses didascalies, sont les éléments du texte théâtral les plus significatifs de la volonté du dramaturge d'inscrire son texte dans une représentation et de la diriger. Premièrement, les paroles des personnages, soit les répliques, tirades ou autres monologues, sont des discours souvent révélateurs de la personnalité et du caractère d'un ou des personnages ; caractères que devront s'approprier les différents acteurs lors d'une future représentation. [...]
[...] Au contraire, les œuvres où les didascalies sont omniprésentes, étant externes aux répliques des personnages mais aussi internes, deviennent contraignantes pour le metteur en scène, qui peut alors se permettre de passer outre certaines précisions du dramaturge, pour éviter de tomber dans une routine de la pièce En effet, avec une représentation toujours conditionnée de la même manière, le texte théâtral lui-même deviendrait lassant et c'est pourquoi le metteur en scène doit composer avec sa propre subjectivité, même si elle n'est pas toujours en accord avec celle du dramaturge. C'est le cas par exemple de la représentation du Roi se meurt de Ionesco par le metteur en scène Georges Werler qui a choisi d'habiller la Reine Marie en robe de mariée blanche alors que l'auteur avait noté pour elle la didascalie suivante : Marie semble plus attrayante et coquette que Marguerite. Elle porte la couronne et un manteau de pourpre. [...]
[...] Malgré l'abondance ou non des didascalies, celles-ci ont pour particularité de pouvoir renseigner le metteur en scène et le lecteur, aussi bien sur les mouvements des personnages, leurs déplacements et le jeu de scène, mais aussi sur l'intonation des personnages, leurs mimiques, ou encore sur les éléments du décors et des costumes. Par exemple, dans l'œuvre Le Roi se meurt du dramaturge de l'absurde Ionesco, celui-ci consacre plusieurs didascalies à décrire les costumes des personnages : Le roi, d'un pas assez vif, manteau de pourpre, couronne sur la tête, spectre en main ou encore Marie semble plus attrayante et coquette que Marguerite. Elle porte la couronne et un manteau de pourpre. Elle en plus, des bijoux. [...]
[...] Par ailleurs, des indications scéniques concernant les mouvements des personnages peuvent être présentes au sein même des répliques : par exemple, dans la tragédie classique Andromaque du célèbre Racine, on comprend aisément à travers la réplique d'Oreste : Tiens, tiens, voilà le coup que je t'ai réservé. que celui-ci est en train de donner deux grands coups d'épées à un rival imaginaire (Acte scène 5). D'autre part, les didascalies, quant à elles, sont de claires indications scéniques destinées au futur metteur en scène. [...]
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