1) Le cadre et les personnages : les premiers vers présentent le cadre, simple, mais avec une énumération méliorative au v.2. Le "rameau béni sur un portrait" montre qu'on a déjà rendu hommage à l'enfant, et qu'on cherche le refuge de la foi pour supporter un tel malheur. Mais la nuit est "lugubre". Peu d'objets, "l'armoire en noyer", "la toupie en buis", ce qui indique un foyer modeste. Les personnages présents apparaissent, la grand-mère, les amis de l'auteur et le narrateur, dans cet ordre. On procède à la toilette funèbre, avec des personnages stupéfaits et touchés, comme le montrent les v. 40 et 41. Un important champ lexical du chagrin donne au récit une grande émotion.
2) La peinture du mort : Le premier vers est brutal et vise à choquer le lecteur. Ceci est confirmé par la peinture assez crue de la victime, avec des images fortes, la métaphore "la mort noyait son oeil farouche", et plus encore la comparaison du v. 11 : "Son crane était ouvert comme un bois qui se fend". Le v. 9 décrit la profondeur des plaies fatales. L'évocation du sang par la métaphore du v. 10, qui est aussi une intervention du narrateur, suscite la compassion. Un champ lexical du corps est associé à la lividité, "blanc", à la rigidité, "roides" et au froid de la mort. Le constat au présent de vérité générale des vers 22 et 23, seconde intervention de l'auteur, exprime le dépit, ce qui est renforcé par les exclamations. Le fait que ce soit un enfant très jeune, son âge est précisé deux fois, rend encore cette mort plus tragique.
3) La situation antérieure : le rappel de la situation antérieure contribue aussi à renforcer le caractère pathétique de la situation (...)
[...] Il le rabaisse également par des expressions ironiques et méprisantes, comme dans le v : c'est son nom authentique et le raille par l'opposition est pauvre et même prince L'auteur a donc apporté une explication à la pauvre vieille, mais il a surtout montré à ses lecteurs son engagement. Conclusion : C'est avec indignation et révolte que V. Hugo fait le récit de cette scène tragique à laquelle il a assisté. Il dénonce ainsi la tyrannie des dictateurs, soutenue par le clergé et la noblesse. [...]
[...] Jersey décembre 1852 Commentaire : Introduction : Victor Hugo (1802-1885) est une des plus grandes figures de la littérature du XIXe siècle. Poète, romancier, dramaturge, chroniqueurs et homme politique, il fut aussi le chef de file de l'école romantique française, et un auteur engagé. Il dut s'exiler à la suite du coup d'état de Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851. C'est en chef de file des républicains qu'il rédige, en exil dans les îles anglo-normandes, le recueil des Châtiments, publié en 1853, qui est une violente satire de la politique de Napoléon III et de l'usurpateur. [...]
[...] L'aïeule regarda déshabiller l'enfant, Disant : - Comme il est blanc ! Approchez donc la lampe. Dieu ! Ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux. La nuit était lugubre ; on entendait des coups De fusils dans la rue où l'on en tuait d'autres. - Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres. Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer. L'aïeule cependant l'approchait du foyer Comme pour réchauffer ses membres déjà roides. Hélas ! [...]
[...] La description de l'enfant vivant est élogieuse, et le vers 29, par sa rime unique, en fait un martyr : il était bon et doux comme un Jésus. L'enfant était déjà orphelin, ce qui indique qu'il avait déjà souffert, et malgré cela c'était un enfant calme, sérieux et prometteur, v.28, et représentait sans doute tous les espoirs de cette pauvre vieille. Cette mort est donc d'autant plus cruelle. II Une argumentation polémique : Un poème proche de l'apologue, aux discours variés: Si le début du texte utilise le discours descriptif et narratif, l'auteur multiplie les discours pour donner un caractère vivant à la scène et plus de conviction à la dénonciation. [...]
[...] Il ridiculisera ainsi l'empereur en lui donnant le patronyme de Napoléon le petit lui qui était tant épris de gloire et de grandeur. Ce texte est une leçon d'humanité et aussi un exemple édifiant de la lutte et de la contestation. L'écrivain contribue au progrès de l'humanité. On retrouve cet esprit dans Le dernier jour d'un condamné où il dénonce la peine de mort. [...]
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