- En France, Maurice Scève fait connaître l'oeuvre de Pétrarque (La Délie); Marot compose le premier sonnet en 1536 ; Du Bellay compose en 1549 un recueil composé uniquement de sonnet, L'Olive ; enfin c'est Ronsard qui assure la gloire du sonnet dans ses Amours. / Quelque peu oublié, le sonnet connaît un regain d'intérêt au XIXe siècle (chez les auteurs romantiques par ex sauf Hugo. Qques gdes figures : Nerval et Baudelaire, accomplissement absolu chez Mallarmé. Parnassiens et symbolistes.) et dans la seconde partie du XXe (...)
[...] Le s'enfuient qui achève le fameux sonnet de Du Bellay ( Les Regrets, Las où est maintenant ce mépris de Fortune ? ) cesse-t-il jamais de s'exténuer ? A la recherche de l'absolu dans l'espace du sonnet : Baudelaire et Mallarmé Cette formule antithétique, celle de la liberté contrainte, semble atteindre une certaine forme d'absolu chez Baudelaire et surtout chez Mallarmé. Dans une lettre à Armand Fraisse daté du 18 février 1860, Baudelaire écrit : Quel est donc que l'imbécile ( ) qui traite si légèrement le Sonnet et n'en voie pas la beauté pythagorique ? [...]
[...] Un sonnet peut même rester inachevé, totalement ouvert. E de Jacques Roubaud comporte même des sonnets absents : ils ne nous sont pas donnés dans le livre, ils ne sont pas imprimés, mais ils existent, ils sont pensés pour être là même si on ne nous les livre pas. Cas limite, certes, qui n'a de sens, si l'on attend, que dans le cadre d'un livre de sonnets. Nous sommes donc face à une aporie : il semble impossible d'énoncer la règle du sonnet, ce fut bien l'échec des théoriciens depuis le XVIe siècle. [...]
[...] C'est là une vision absolue des choses qui correspond sans doute à un moment de la réflexion sur la littérature, une autre manière de mettre en oeuvre la dialectique entre ouverture et fermeture qui se joue dans l'espace du sonnet. Cf sonnet en X p110. Chez Baudelaire comme chez Mallarmé il y a un jeu sur les limites du sonnet la forme contraignante devient une source d'inspiration et donc de liberté. Cette dialectique permet au poète d'atteindre dans cet espace clos l'absolu, la liberté, l'envol. [...]
[...] Comment des sonnets irréguliers peuvent-ils exister ? En somme, il convient de s'interroger sur la règle même du sonnet. II- Énoncer la règle Fixer la forme : la tâche inachevée des théoriciens L'effervescence théorique du XVIe siècle enregistre la naissance du sonnet français : dans son Art poétique français (1548), Thomas Sébillet consacre un chapitre sonnet et à l'ouverture du livre figure un sonnet adressé A l'envieux : CDE CDE. Il voit dans le sonnet une forme apte à rendre les affections et passions graves, défend le recours aux décasyllabe, décrit la composition et la disposition Marotique des rimes CCD EED. [...]
[...] Une autre définition est-elle possible ? III- La liberté contrainte : la forme au service de l'inspiration La respiration de la langue : dialectique de l'ouverture et de la fermeture Deux formules d'Aragon peuvent être citées en guise de réponse à la question qu'elle n'y indécidable des limites du sonnet. Tout d'abord, sous l'impulsion de la lecture des Trente-trois sonnets composés au secret de Jean Cassou, Aragon voit dans le sonnet l'expression de la liberté contrainte, la forme même de la pensée prisonnière (préface, 1944). [...]
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