L'engagement des intellectuels dans la politique remonte vraiment à l'affaire Dreyfus. L'année 1934 est une année de crise grave pour le régime républicain et parlementaire français. Pour Drieu, c'est la conversion au fascisme, l'aboutissement de deux ans de réflexion et de vingt ans d'expérience, Drieu reconnaissant le caractère ancien de son fascisme. Mais après le 6 février, Drieu semble avoir trouvé sa voie politique. Socialisme Fasciste publié, en novembre 1934,
[...] Ecrit en juin 1933, à une date où le mouvement hitlérien inquiète encore Drieu, Berlin n'est pas évoqué, alors qu'il l'est fréquemment dans le reste de l'ouvrage. La doctrine exposée dans Socialisme Fasciste laisse entrevoir une conception dynamique de l'Histoire, dans laquelle ce sont les révolutions qui entraînent le changement. C'est une conception dynamique de l'Histoire qui s'affirme, une Histoire qui n'est plus figée, et où ce sont les exemples du présent qui finissent par compter bien davantage que les exemples du passé. [...]
[...] Quant au monde de gauche, pour détruire le capitalisme, il devrait détruire la démocratie. Chacun trouve donc un intérêt au système et la collusion est complète. La démocratie et la bourgeoisie sont imbriquées, la démocratie étant l'arme de combat la plus efficace de la bourgeoisie puisque, en effet, pour renverser la bourgeoisie, il faut renverser la démocratie. Le fascisme de Drieu consiste à toujours se dépasser, dans le mépris des stagnations, dont la démocratie semble être le symbole : c'est un refus de la décadence. [...]
[...] L'analyse que Drieu fait de la dictature apparaît ainsi négative, il s'y oppose clairement. Comment peut-il concilier cette opposition avec son alliance nouvelle avec le courant de pensée fasciste ? F. Grover, dans Drieu La Rochelle, estime que il "quitte souvent le plan de la politique pour s'élever au niveau de l'histoire, voire de la philosophie de l'histoire, où la révolution politique n'est plus qu'un aspect de la crise de civilisation que nous traversons. C'est une façon pour Drieu de rejeter la révolution fasciste du siècle dans le relatif (et par conséquent d'échapper en tant qu'historien ou philosophe de l'histoire de son engagement politique et partisan de fasciste). [...]
[...] Il y a donc un nivellement, un conformisme accru, signe de la décadence de la population, qui amène Drieu à cette volonté de rompre véritablement avec l'ordre social établi. Cette prose de la décadence, répandue pendant les années 30, trouve ses sources dans la littérature de la fin du XIX° siècle. Le fascisme de Drieu se présente ainsi avant tout comme une réaction à la situation du pays, une négation, un refus. La dictature est toujours la conséquence d'une révolution. Un grand chef apparaît effectivement plus utile pour commencer que pour finir une révolution. De plus, une dictature finit toujours, abandonnant le système mis en place. [...]
[...] La machine, pour Drieu, symbolise bien la décadence de l'homme, contrairement aux idées émises par les théories positivistes, auxquelles il s'oppose. Mais Drieu n'examine cette guerre moderne, qui ( . ) n'a plus rien d'humain que pour la comparer, l'opposer aux guerres du passé. Alors que les guerres du passé permettaient à l'homme d'exploiter ses valeurs viriles, la guerre moderne, dont il a fait l'expérience durant le Premier conflit mondial, ne fait que les détruire. Mais cette dénonciation de la guerre se limite à la guerre industrielle. [...]
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