Remarquons notamment la profonde évolution du personnage de Juliette tout au long de la pièce de Shakespeare : la jeune adolescente, effacée, obéissante voire soumise à la volonté de ses parents, devient, après le coup de foudre réciproque avec Roméo lors de la scène du bal des Capulet, une femme rusée, entreprenante quand il s'agit de favoriser sa passion avec Roméo, qui prend son destin en main (...)
[...] [Conclusion] Dans le Prologue de l'acte l'expression death-marked love pouvait déjà donner lieu à deux interprétations : cet amour est désigné pour ou par la mort. La mort choisit-elle les amants ou choisissent-ils de mourir ? La fin est-elle frustration ou accomplissement ? L'hésitation entre Héroïne tragique et héroïne mythique pour qualifier Juliette, est traversée par les mêmes virtualités interprétatives. [...]
[...] Elle a (ou croit avoir) son destin entre les mains. Elle veut écrire et jouer sa vie comme une pièce de théâtre qui se terminera dans les bras de Roméo. Malheureusement pour elle, la pièce est déjà écrite par quelqu'un d'autre (par une tradition littéraire ? par Shakespeare ? par le Destin Ajoutons que, telle une héroïne tragique, Juliette est un personnage en proie à la solitude, une solitude croissante qui finit par la laisser toute seule face au destin. [...]
[...] Juliette : une héroïne tragique ? Corrigé intégralement rédigé [Introduction] Roméo et Juliette, comme le titre de la pièce l'indique, dépeint d'abord l'histoire d'un couple, de sa naissance jusqu'à sa fin. Dans le contexte de haine des familles qui règne dans la pièce, on s'attendrait à ce que le jeune amant défende son couple et fasse preuve d'un courage et d'une audace héroïques. Personnage éponyme, prénom à jamais associé au plus célèbre des mythes de l'Amour, Juliette présente les caractéristiques d'une héroïne d'œuvre littéraire. [...]
[...] Vaincue d'avance par la mauvaise étoile Juliette finit donc par la vaincre et par prendre sa place dans le firmament de la littérature. Enfin, les efforts désespérés de l'héroïne Juliette n'auront pas été inutiles : sa mort est davantage une apothéose fondatrice d'un mythe (et donc de sens) qu'un châtiment aveugle et sans portée ; elle meurt en admirable martyre d'une cause et non en pitoyable victime du destin. [La première phrase du paragraphe a énoncé clairement l'argument, l'élément ou l'idée qui sera ensuite développé, illustré, éventuellement prolongé, dans le paragraphe] Pour le prince (représentant de l'ordre), la mort des trois jeunes gens (Roméo, Juliette et Pâris) est un châtiment qui s'abat sur la société véronaise tout entière. [...]
[...] Ces coups du sort poussent la pieuse Juliette à envisager plusieurs fois le péché du suicide (par exemple, dans la cellule de Frère Laurent, dans la première scène de l'acte ce qui montre dans quelle impasse terrible se trouve la jeune fille. Mais Juliette continue la lutte contre les griffes de la fatalité : c'est la force de son amour pour le proscrit qui la pousse à avaler l'élixir de Frère Laurent, acte courageux qui, elle l'espère, va changer le cours de son destin. [...]
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