Dom Juan est une pièce qui date de 1665, au milieu de la carrière parisienne de Molière. La représentation de Dom Juan est contemporaine du combat mené par Molière. C'est une pièce écrite au moment où Molière vit des années sombres (des problèmes conjugaux, financiers,).
Cette pièce écrite en deux mois et demi cherche à plaire au lecteur car c'est une pièce à la mode, c'est aussi une pièce à machine qui ne sera représentée que quinze fois.
Dans cette tirade de Sganarelle qui clôture la scène 1 de la pièce il y a une réponse à Gusman, l'écuyer de Don Elvire. Dans le dialogue qui précède, on apprend qu'Elvire a été enlevée d'un couvent, épousée par Don Juan puis abandonnée par son mari (...)
[...] Or, Don Juan en proclamant la nécessité d'être libre dans sa vie morale et aussi le désir d'être libre dans la satisfaction de ses plaisirs. Sganarelle présente Don Juan comme quelqu'un qui ne respecte pas les règles sociales : il ferme l'oreille à toutes les remontrances qu'on peut lui faire Don Juan oppose le silence à ce que lui dit son valet. De plus, il sacrifie tout à ses appétits sensuels en séduisant toutes les femmes : dames, demoiselles, bourgeoises, paysannes L'énumération révèle qu'il s'intéresse aussi bien aux femmes mariées qu'aux célibataires et que la classe sociale lui importe peu. [...]
[...] L'impie (celui qui ne croît en rien) Sganarelle est choqué par l'impiété de son maître sans religion. En effet : un hérétique qui ne croît ni ciel ni enfer La double négation souligne l'incroyance de Don Juan. Les superstitions sont étrangères à Don Juan : référence au loup garou : selon la légende le loup garou est un homme qui se transforme en loup la nuit Sganarelle représente bien les superstitions. Il traite de billevesées (paroles vides de sens) tout ce que nous croyons. [...]
[...] Le grand seigneur scélérat ou méchant homme Don Juan défie les lois divines et humaines. Il le peut car il appartient à une classe sociale aisée, c'est un aristocrate. Sganarelle constate ce pouvoir avec effroi dans la phrase : un grand seigneur méchant homme est une terrible chose c'est encore une maxime qui définit Don Juan. Sganarelle ne fait que suggérer la méchanceté inhérente au personnage de Don Juan comme le pèlerin expression ironique pour désigner Don Juan. De plus on retrouve l'animalisation avec les expressions un chien et un enragé Le mot horreur n'est pas choisi au hasard, il y a en Don Juan un sadisme profond. [...]
[...] Sganarelle se rétracte par une subordonnée et des conditionnels, il se reproche d'avoir été bavard. Ce trait de caractère le range définitivement du côté des valets de comédie. La fascination du valet pour le maître Sganarelle éprouve une admiration pour son maître. On voit le valet respectueux, obéissant, soumis. Sganarelle est passionné par son sujet favori : Don Juan qui alimente sa conversation. On a une gestuelle suggérée renvoyant à Don Juan. A la fin Sganarelle se cache derrière Gusman lorsqu'il voit arriver Don Juan. Sganarelle n'est rien sans Don Juan. [...]
[...] Conclusion : On peut dire que l'on a une tirade appartenant bien à la scène d'exposition de la pièce, elle présente le double portrait des deux protagonistes et les relations ambiguës qui unissent le maître et le domestique. En même temps on remarque que la tirade remplie bien sa fonction d'attente, le lecteur se pose la question : Qui est Don Juan ? Est-ce un personnage effroyable comme Sganarelle le dit ou bien est ce que Sganarelle fabule. A la fin de la tirade, Don Juan fait son entrée en scène. [...]
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