Le poème « GRAFFITI », extrait du recueil "Si on veut libérer les vivants il faut savoir aussi libérer les morts", est composé de dix-neuf strophes, appelés « graffiti ». Il prend la forme d'un poème anaphorique commençant par « Dans un pays où... » sauf dans le dernier graffiti qui peut être vu comme un aphorisme. Le thème de la liberté est central. Pourtant, la liberté évoquée dans le poème semble inversée, contraire à son essence. Quel serait alors le message transmi par ce renversement des valeurs ? Quel sens prend la liberté dans ces conditions ? Pour répondre à ces questions, nous suivrons les trois axes suivants : dans une première partie, nous étudierons le caractère double du poème, nous verrons dans une seconde partie que la liberté en question est corrompue par l'Homme, enfin nous traiterons du désir du Poète de reconquérir sa liberté (...)
[...] Il convient donc de s'interroger sur leur signification. Les dictionnaires et musées sont sources de connaissances, et nous apprennent la liberté. Pourtant dans le contexte (dans les deux premiers vers), il s'agit d'une critique. La connaissance, qui n'appartient qu'à l'Homme semble s'en être détaché, l'Homme ne jugerait-il plus nécessaire de la retenir ? Le graffiti où l'on photographie / les derniers arbres seul / le souvenir est libre de la même manière on peut se demander ce que fait la liberté du souvenir entre la liberté des statues, des pierres, de la torture etc. [...]
[...] Cela rejoint ce que nous évoquions précédemment. Etrangement, c'est la mer qui semble le plus libre du fait de son immensité qui s'étend à l'infini et qui contraste avec tous les autres lieux clos du poème. Pourtant le graffiti n°19 est le seul strophe à ne pas contenir le mot libre Il semble que Pey n'ose pas l'employer à cause de l'image d'une liberté pervertie décrite dans les autres graffitis. De plus la mer nous permet de nous laver, de nous purifier de nos péchés, de nos erreurs. [...]
[...] Il en est de même pour la mer et le pétrole. Une photo emprisonne des forêts gigantesques sur 15x10 cm, les colliers enchaînent les enfants, les masques emprisonnent la beauté des femmes L'exemple de la camisole et des prisons est le plus frappant et contraire à la logique : comment une camisole qui ceinture l'homme jusqu'à l'empêcher de faire le moindre mouvement ou une prison qui lui ôte physiquement sa liberté, pourraient-elles être libres ? Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, le comble de la liberté ne serait-il pas d'être emprisonné ? [...]
[...] Elle a une connotation souvent positive. C'est dans les Iles fortunées que se transfère le désir de bonheur terrestre ou éternel. Dans la mythologie grecque, le corps d'Achille aurait été transporté par Thétis dans l'île Blanche, à l'embouchure du Danube, où le héros aurait épousé Hélène et connaîtrait avec elle une vie de bonheur éternelle. La mer a une symbolique ambivalente. Elle représente à la fois la vie, ceux qui lui survivent, qui réussissent à la traverser et la mort, ce qu'elle engloutit. [...]
[...] Il court à sa perte presque de plein gré et cela car il est tombé dans les écueils de la liberté. L'Homme, de plus en plus souvent, lie sa liberté à ce que Descartes appelait la liberté d'indifférence lassé d'agir (sans être toujours écouté), l'homme (le peuple) se fait spectateur, victime et laisse agir les autres (les hommes de pouvoir) à sa place. Bref, les choses libres du poème sont justement des choses qui n'ont pas ou n'ont plus la faculté de penser. [...]
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