Paul Eluard (1895-1952) est un poète surréaliste dont l'oeuvre a eu un retentissement considérable par son caractère lyrique et sa thématique amoureuse. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint la résistance et les communistes et publie des textes engagés dont la tonalité et l'écriture sont assez différents de sa production antérieure : retour aux vers classiques, grande simplicité de la syntaxe et du vocabulaire.
Ce poème est le dernier d'une série de sept et finit par une note d'espoir puisque le dernier mot est "triompher". Dans celui-ci, il met en opposition la joie de vivre des gens libres et le martyr des gens persécutés afin de sensibiliser les premiers aux malheurs des autres.
Nous verrons que ce poème entre tradition et modernité met en opposition le bonheur et le malheur. Puis nous montrerons que ce poème engagé pousse à la révolte (...)
[...] Ce texte n'utilise pas l'alexandrin, mais s'il présente une certaine modernité, elle est au service de la dénonciation et de l'engagement. Le contraste entre le lyrisme et la tonalité pathétique vise à choquer le lecteur, et à lui faire prendre conscience de la gravité du moment et de la nécessité de ne pas être indifférent à cette terrible réalité. Il s'inscrit dans une littérature qui dénonce et condamne, comme celle des Lumières, dans la protestation, comme les textes d'Hugo dans Les Châtiments ou le J'accuse de Zola à propos de l'affaire Dreyfus. [...]
[...] qui a une valeur causale, et qui implique la conséquence qui apparaît dans le premier vers de la dernière strophe, renforcée par une métaphore qui donne aussi une idée de nombre : Il nous faut drainer la colère Le nous a également remplacé le je initial. Les parallélismes, les reprises et les figures de symétrie donnent beaucoup d'intensité et de conviction au propos, ainsi qu'un caractère alarmant, grave. Ainsi le second quatrain présente deux vers construits sur le même schéma, avec un chiasme, «plaintes rire rires peur le troisième vers faisant allusion sans doute aux tortures, le quatrième à la cruauté cynique des occupants. [...]
[...] Pendant la seconde guerre mondiale, il rejoint la résistance et les communistes et publie des textes engagés dont la tonalité et l'écriture sont assez différents de sa production antérieure : retour aux vers classiques, grande simplicité de la syntaxe et du vocabulaire. Ce poème est le dernier d'une série de sept et finit par une note d'espoir puisque le dernier mot est triompher Dans celui-ci, il met en opposition la joie de vivre des gens libres et le martyr des gens persécutés afin de sensibiliser les premiers aux malheurs des autres. Nous verrons que ce poème entre tradition et modernité met en opposition le bonheur et le malheur. Puis nous montrerons que ce poème engagé pousse à la révolte. [...]
[...] Mais chaque vers débute avec la majuscule, et les strophes sont alignées, nous avons donc un texte entre tradition et modernité. Tout le poème est construit pour se précipiter vers la chute de la cinquième strophe, qui est une invitation explicite à prendre les armes. L'ensemble donne un peu l'impression d'un manifeste. Le jeu des oppositions : La structure du poème alterne la description de l'allégresse d'un monde libre et paisible avec les strophes 1 et et d'un monde d'horreurs et de persécutions, avec les strophes 3 et 4. [...]
[...] La révolte et le combat : cette accumulation des maux de la guerre débouche sur une détermination évidente : il faut combattre le mal partout le mot est répété, rétablir la beauté de l'ordre du monde, y compris par le mal. La métaphore militaire du second vers de la dernière strophe, faire se lever le fer est sans ambiguïté. C'est un sentiment d'injustice, de colère qui anime les persécutés. Les sonorités employées sont les mêmes, l'allitération en qui traduit une certaine rage. [...]
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