François Sengat Kuo est un écrivain camerounais né en 1931 ayant vécu plusieurs années en France. Homme politique et diplomate, il a occupé une place prépondérante dans la vie politique de son pays et a notamment participé à la décolonisation. C'est aussi un écrivain et un poète reconnu. On retrouve souvent dans ses écrits le thème de la colonisation et des injustices dont sont souvent victimes les africains. C'est le cas dans Ils m'ont dit..., le poème auquel nous allons nous intéresser (...)
[...] C'est à ce moment que le poète n'est plus seul, il donne la main aux parias de l'univers Cette hyperbole montre que soudain il s'est ligué avec des gens subissant le même sort que lui. Grace à cela, il est maintenant craint de ses anciens dominateurs cachant mal leur terreur panique Le poème finit donc sur une note d'espoir. Dans ce poème l'écrivain représente non seulement tout son peuple, mais aussi toutes les victimes de l'Injustice. Il nous décrit l'évolution de son parcours, de la résignation jusqu'à la révolte. Ce poème dénonce les méfaits de la colonisation. Son auteur est résolument engagé contre cette injustice. [...]
[...] On remarque le contraste entre le Ils pronom pluriel, sous- entendant un nombre élevé de personnes et le narrateur qui leur fait face, seul. Ces gens se sentent au-dessus du poète, utilisent fréquemment l'impératif pour lui donner des ordres Danse pour nous va à l'Eglise va mourir pour nous le méprisent, en utilisant un vocabulaire péjoratif tu n'es qu'un nègre tu n'es qu'un enfant tu n'es qu'un sauvage tu n'es bon a rien ou se moquent de lui et ils ont ri Il existe une relation maître-esclave, dominant-dominé car le poète soumis leur obéit toujours J'ai travaillé pour eux J'ai dansé pour eux Je suis allé à l'Eglise pour eux j'ai versé mon sang Par ailleurs, on retrouve le même schéma dans les quatre premières strophes du poème. [...]
[...] Il nous montre comment il a fini par prendre conscience de cette humiliation et comment il s'est révolté. De la simple description des faits jusqu'à la rébellion, il décrit la relation humiliante et injuste entre des hommes pourtant égaux. Le poème se termine sur une note d'espoir, ce qui nous montre que la situation n'est pas irréversible. [...]
[...] Mais il se qualifie d' hydre à mille têtes Cette métaphore se situant à la toute fin du poème est le seul moment où le narrateur parle vraiment de lui. L'utilisation de cette image peut avoir diverses interprétations. On sait que l'hydre est un monstre mythologique doté d'une multitude de têtes qui repoussent dès qu'on les coupe. L'auteur du poème a effectué une multitude d'actions sous les ordres des colons. En effet, il a été travailleur, danseur, fidèle puis soldat et toujours ils se sont moqués de lui, pourtant toujours il a recommencé à obéir aux ordres. [...]
[...] On remarque aussi l'utilisation de sauvage qui sous-entend un manque d'éducation et de culture ainsi qu'une critique de sa religion laisse là tes totems / laisse là tes sorciers Quoi que le narrateur puisse faire, ils se moquent de lui. Ils ont un sentiment de supériorité, de domination totale qui ne disparaîtra que, dans les deux derniers strophes où la révolte du poète explose. Le narrateur est le représentant de tout un peuple opprimé. En effet, si les colons sont désignés par un pronom pluriel exprimant leur nombre élevé, lui est seul face à eux. [...]
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