[...] Aspect autobiographique
- Première personne du singulier : "Moi", "Me", "me".
- Différentes valeurs du présent : "Nous sommes" (présent de narration), "peut-on raconter", "me vient" (présent d'énonciation), "il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques" (présent de vérité générale) (...)
[...] La question "Mais peut-on tout raconter ? Le pourra-t-on : deux questions mises en valeur dans un seul paragraphe détaché. "Le doute me vient dès ce premier insistant" : apparition du doute. B. Une réponse positive "Il n'y a qu'à se laisser aller" : il se remet dans la peau de celui qui sort du camp. "La réalité est là, disponible. La parole aussi." : personnification et phrase nominale. "Nul besoin d'un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d'une documentation . [...]
[...] L'écriture ou la vie a été écrit en 1994 et grâce à cette oeuvre, Semprun a reçu le Prix Littéraire des Droits de l'Homme en 1995. Dans cette oeuvre il ne cherche pas à raconter mais à témoigner comment écrire. C'est pourquoi dans un premier temps nous étudierons le témoignage vécu puis, dans un second temps, les doutes sur la possibilité d'écrire émis par l'auteur. Texte étudié : Il y aura des survivants, certes. Moi, par exemple. Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d'une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, la chair brûlée sur l'Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l'épuisement de la vie, l'espoir inépuisable, la sauvagerie de l'animal humain, la grandeur de l'homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains. [...]
[...] "substance", "densité" : comment faire comprendre et faire ressentir ce qui s'est passé ? "Ne parviendront à cette substance" : futur et répétition de "substance". "artifice" opposé à "vérité" = vérité qui passera après une transformation + "création", "ou de récréation" = paradoxe. "partiellement" le témoignage ne sera pas complet. Conclusion : Dans ce texte on se rend compte que faire récit des épreuves vécues dans les camps ne va pas de soi. En effet le témoignage en lui-même est dicible mais cette expérience a été invivable, c'est-à-dire que les gens ne peuvent pas imaginer les horreurs vécues dans les camps et cela représente une souffrance pour ces prisonniers de ne pas être cru. [...]
[...] Nul besoin d'un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d'une documentation digne de foi, vérifiée. C'est encore au présent, la mort. Ça se passe sous nos yeux, il suffit de regarder. Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d'Auschwitz. Il n'y a qu'à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi. Pourtant un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l'expérience vécue soit indicible. [...]
[...] la fumée du crématoire, la chair brûlée sur l'Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l'épuisement de la vie, l'espoir inépuisable, la sauvagerie de l'animal humain, la grandeur de l'homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains" c'est le quotidien des déportés les cinq sens sont mis à l'épreuve. "corvées meurtrières" = travaux, opposition entre "épuisement" et "inépuisable" et opposition entre "sauvagerie" = SS et "grandeur" plus "fraternelle". C. Des précisions qui décrivent une réalité Date précise : "nous sommes le 12 avril 1945". Lieux précis : "l'Ettersberg", "Buchenwald", "Auschwitz". Témoignage vécu et éléments traditionnels des témoignages des autres déportés : "devant ces trois officiers d'une mission alliée", et langage proche de l'oral : "en somme". [...]
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