Etude d'un extrait du texte de Jorge Semprun "L'écriture ou la vie" (pp.165-167, folio) et réflexion sur la question du dire : comment dire, comment raconter l'expérience concentrationnaire ?
[...] Il est la preuve vivante de la réalité, la véracité de ce qu'il raconte. En effet, revenus parmi les humains, il se sentent en décalage et le fait de raconter lui permettra de se rapprocher de cette humanité qu'il n'a plus vécue. Il veut témoigner par la même occasion qu'il est encore en vie, il souhaite être compris. On peut évoquer à titre d'exemple le début du roman et l'histoire des oiseaux que raconte le narrateur, expliquant que maintenant que le four crématoire est arrêté ils vont revenir. [...]
[...] III la necessité d'avoir recours à l'art Montrer la complexité de ce qui a été vécu (grâce à l'art) Ainsi on peut en conclure que l'art est nécessaire pour faire passer ce témoignage "inimaginable". L'importance de la présence d'autrui qui guide et interpelle à la fois de lecteur. Ce n'est plus un témoignage froid mais bien l'histoire d'une personne qui va être beaucoup plus compréhensible pour les lecteurs. Ceux-ci auront sous les yeux une expérience véritable, vécue par quelqu'un avec en plus l'humanité qui correspond. [...]
[...] De l'avoir vécue, en quelque sorte." Et c'est ce qu'il faut arriver à faire comprendre, comment réussit-on à traverser la mort ? Comment l'expliquer, comment se l'expliquer? C'est là tout le problème. A ces remarques sur l'incrédulité de l'expérience vécue, s'ajoute un autre problème, celui de l'écoute. Qui dit expérience difficile dit forcément difficulté pour être entendu. Les rescapés le disent eux-mêmes : " Voudra-t-on écouter nos histoires, même si elles sont bien racontées ? Il s'agit bien plus de trouver une manière de faire comprendre "l'inimaginable", de trouver une manière d'écrire qui rende tout ce qu'ils ont vécu et ce de manière réaliste . [...]
[...] On peut se demander si l'intérêt du texte n'est pas finalement la difficulté qu'il suppose. En effet, plutôt qu'un témoignage froid, c'est avant tout un récit vivant, le récit de la rencontre avec le mal absolu d'où la difficulté d'un tel récit. II Mais Une expérience difficile à raconter Expérience incroyable à raconter C'est une expérience d'autant plus difficile à raconter qu'elle est incroyable. Cet aspect réapparaît dans notre extrait et ce, à plusieurs reprises. On peut citer : " la vérité que nous avons à dire si tant est que nous en ayons jamais envie, nombreux sont ceux qui ne l'auront jamais n'est pas aisément crédible . [...]
[...] Il utilise donc une situation concrète pour réfléchir sur un aspect particulier, une conséquence indirecte de celle-ci. Ici, il prend l'exemple d'une discussion sur la manière d'écrire l'expérience concentrationnaire pour évoquer ses propres théories littéraires sur la manière de le faire: en passant par l'art. Cette expérience impossible à raconter, à appréhender nécessite un regard, une vision qui indique son objet. Il est clair pour les rescapés que leur expérience doit être révélée à ceux qui ne l'ont pas vécu. [...]
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