humanité, avant-garde, cadres classiques, littérature de guerre, engagement
L'épouvantable cataclysme de 1939-1945 a laissé dans la littérature française une trace indélébile, et pourtant les derniers courants littéraires semblent prouver que les écrivains s'efforcent d'oublier. En remontant le cours des années qui ont suivi la guerre, on se rend compte que le souci des techniques nouvelles a pris de plus en plus d'importance tandis que la littérature se dégageait progressivement des problèmes qui harcelaient l'humanité.
[...] La recherche à tout prix des auteurs d'« avant-garde : le langage poétique a tendance à se désarticuler (images elliptiques de René Char, explosion verbale des exorcismes d'Henri Michaux), parfois même à se désintégrer lettrisme d'Isidore Isou); l'action théâtrale devient schématique (cocasserie des «farces tragiques de Ionesco), ou réduite à une attente statique (Beckett) ; le nouveau roman s'interdit tout travail de mise en ordre logique et toute interprétation de l'action par l'auteur, mais il enregistre dans l'infini détail de leur continuité des fragments, réduisant la conscience des personnages à des moyens d'investigation (Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Butor, Claude Simon) La recherche à l'intérieur des cadres classiques, plus caractéristique des écrivains plus âgés. Les formes traditionnelles, celle du roman d'un réalisme modéré, de l'alexandrin, de la comédie bourgeoise, continuent à fournir la majorité des œuvres. Le théâtre de Montherlant, qui a éclos au cours de cette période, reste d'essence classique. Saint-John Perse reprend, en une forme plus hautaine et une langue plus difficile, la tradition du verset claudélien. Les problèmes de l'après-guerre 1. [...]
[...] La Seconde Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre Se souvenir ou oublier ? L'épouvantable cataclysme de 1939-1945 a laissé dans la littérature française une trace indélébile, et pourtant les derniers courants littéraires semblent prouver que les écrivains s'efforcent d'oublier. En remontant le cours des années qui ont suivi la guerre, on se rend compte que le souci des techniques nouvelles a pris de plus en plus d'importance tandis que la littérature se dégageait progressivement des problèmes qui harcelaient l'humanité. La modernité Sur le plan des techniques littéraires, la modernité se définit par la recherche qui correspond au désir de nouveauté du public et de l'écrivain. [...]
[...] Les Mandarins de Simone de Beauvoir en évoquent le chaos. Le problème de l'organisation de l'État inquiète les esprits, tant sous le Gouvernement provisoire (1944-1946) qu'au moment des crises de la Quatrième République (1946-1959 : guerres d'Indochine et d'Algérie; instabilité ministérielle) ou sous la Cinquième (Mauriac : De Gaulle) La division du monde en deux blocs, les perspectives apocalyptiques de l'utilisation des armes atomiques aggravent un climat d'angoisse dont l'angoisse existentialiste n'est qu'une des formes. Nous faut-il refuser l'inaction (problème de l'engagement chez Sartre ou Camus), le pacte avec l'inhumain (attitude de Béranger dans Rhinocéros d'Ionesco), la vie peut- être (Antigone de Anouilh), ou éluder les problèmes en évitant de nous les poser et en adoptant devant la vie une attitude résolument désinvolte (Françoise Sagan) ou fatalement passive (attente des personnages de Beckett ou de Marguerite Duras) ? [...]
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