Pour ce faire, dans un premier temps, l'auteur relate les découvertes de l'archéologie réalisées au XIXe siècle de notre ère, et qui sont en relation directe avec les poèmes d'Homère. Dans un second temps, E. Scheid-Tissinier nous apprend que le double témoignage de l'archéologie et celui des textes homériques nous révèle les conditions d'émergence et les modalités de développement de la polis, la Cité-Etat, composée de l'astu, le centre urbain, et de la chôra, un territoire cultivé. Cette Cité-Etat est la structure politique et sociale qui a profondément marqué, dès l'époque archaïque, le monde grec ...
[...] La séparation s'est donc révélée bien plus profonde qu'on ne l'avait pensé entre le monde mycénien et l'univers homérique. Certes, il y a la coincidence des noms de lieux qui fait que Mycènes, Tirynthe ou Pylos, qui sont dans L'Iliade des palais de rois grecs, se sont révélés être des sites mycéniens importants. Il y a également, sur les tablettes découvertes, la présence de noms propres attestés dans L'Iliade, comme Achille, Hector ou Priam bien que, insiste l'auteur, on ne soit pas sûr qu'il s'agisse de chefs mycéniens. [...]
[...] Cependant, les archéologues ont montré que ce qui était la ville de Troie n'a pas périt par la guerre mais plutôt par un tremblement de terre. Rien ne permet donc de croire que la guerre de Troie, telle qu'elle nous est racontée dans L'Iliade ait réellement existé. L'auteur confronte alors ces données aux textes de deux grands historiens grecs sou l'antiquité, ceux de Thucydide et de Hérodote. Car, selon eux, la prise de Troie aurait bel et bien existé et serait même à l'origine de la haine des Perses pour les grecs. Quant aux géographe Erathostène (IIIe siècle av. [...]
[...] Evelyne Scheid-Tissinier ne s'attarde pas là-dessus et laisse le débat ouvert. Une des plus importantes découvertes archéologique fut celle du site de Tirynthe, la ville du héros homérique Diomède, qui met au jour les vestiges d'un palais. C'est ainsi que tout un monde disparu surgit : le monde mycénien (XVIe - XIVe siècles av. JC). Les vestiges retrouvés tels des céramiques, des armes, des bijoux mais aussi des palais, des tombes et des fortifications furent confrontés par les archéologues aux données homériques et considérées comme autant de preuves de la véracité des récits d'Homère. [...]
[...] Enfin, l'auteur nous parle des travaux réalisés par M.I Finley, auteur de The World of Odysseus, pour qui les poèmes homériques renvoient aux siècles obscurs (VIIIe siècle av. période où furent conçus les poèmes homériques. Finley s'est demandé s'il était possible que ces derniers n'évoquent qu'une époque disparue dont les souvenirs étaient embellis, comme le pense les archéologues. Il s'est donc attaché à explorer les formes de vie politique, les pratiques économiques et sociales de la société homérique et, pour ce faire, il a développé une approche anthropologique qui lui a permis de comprendre la logique qui sous-tendait les valeurs, les attitudes et les comportements caractéristiques de cette société. [...]
[...] L'homme grec aux origines de la cité, Evelyne Scheid-Tissinier Evelyne Scheid-Tissinier, maître de conférences sur l'histoire ancienne à l'université de Paris XIII, est l'auteur de L'homme grec aux origines de la cité (1999). Dans cet ouvrage, elle montre, de façon détaillée et précise, de quelle manière les poèmes homériques révèlent les pratiques sociales, les manières d'agir et de penser, les comportements, les valeurs et le cadre qui étaient déjà ceux des cités grecques du VIIIe siècle av. JC, mais insiste bien sur le fait qu'il s'agit d'œuvre épiques, donc littéraires, et non historiques. [...]
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