Le Savant et le Politique est un recueil de deux conférences de 1919 portant sur « le Métier et la vocation de savant » et « le Métier et la vocation d'homme politique ». Weber tente de dégager l'éthique propre à chacune de ces activités ainsi que leur finalité.
[...] Ce qu'il y a d'admirable dans cette attitude, c'est la puissance de la sincérité, le sens du dévouement. La traduction anglaise de Gesinnungsethisch en fait un concept plus varié : on retrouve bien sûr ethic of conviction mais aussi of ultimate ends of intentions of conscience L'éthique de conviction ne serait donc pas que l'intention, mais plutôt l'expression de cette intention. Avant d'être une éthique des intentions, de la conscience ou des fins ultimes, la Gesinnungsethisch est, dans son extension la plus générale, une éthique qui régit l'immédiateté du rapport de l'individu à sa propre intériorité, qui régit du dedans le sens que donnera l'agent à ses actions extérieures, sans que ce sens ne s'acquiert comme fruit d'une délibération. [...]
[...] Par exemple, là où le totalitarisme s'est installé, le force principale de résistance qui s'est mobilisée contre lui, relève bien de l'éthique de la conviction. Certes, il y a un siècle, Max WEBER appelait au triomphe de l'éthique de la responsabilité sur l'éthique de la conviction, mais jamais, il n'a prédit la substitution de l'éthique de la responsabilité, à l'éthique de la conviction. Cela se vérifie encore aujourd'hui: notre admiration va toujours à ceux qui se soulèvent au nom d'une conviction (qu'elle soit religieuse ou autre :par exemple au nom des droits de l'Homme). L'éthique de conviction revêt toujours une importance particulière. [...]
[...] Ces organisations sont appelées partis politiques. Dès lors faut- il distinguer citoyens actifs et citoyens passifs, se contentant du droit de vote ? Cette évolution est étroitement liée à l'organisation moderne des partis qui résulte, avec l'introduction du suffrage universel, de la nécessité d'organiser les masses disciplinée. C'est alors que dans les partis apparaissent des permanents qui définissent le travail à l'intérieur de l'organisation partisane et donnent les directives politiques pour les campagnes électorales, dont l'argument repose plus que jamais sur le charisme des chefs. [...]
[...] La prudence participe de la rationalité, c'est une vertu purement intellectuelle qui ne peut exister sans la morale. La prudence est la recherche de la réponse à cette question : Quels sont les moyens appropriés pour atteindre sûrement des fins posées par les vertus morales ? Cette vertu est un art d'adapter des catégories universelles (vertus morales) à des circonstances particulières de l'action. Pour Aristote, l'Homme prudent dispose de l'expérience nécessaire pour ramener l'inconnu à quelque chose de connu avec discernement. Cela semble définir assez bien la compétence politique. [...]
[...] Ainsi, face au problème de l'encéphalie spongiforme bovine le principe de précaution a permit la traçabilité des cheptels, qui est une amélioration considérable. Les thèses de Weber trouve encore aujourd'hui un écho important dans les principes qui gouvernent l'action politique : le principe de précaution actualise et reflète ce savant mélange entre éthique de responsabilité et éthique de conviction. [...]
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