Édition Classique Poche Bilingue, Les belles Lettres. Commentaire Composé de la page 139 (5 pages)
Considéré comme l'un des premiers romans européens, le Satiricon de Pétrone a été écrit à l'époque de Néron un siècle après Jésus Christ. Il ne nous est parvenu que partiellement car seulement une faible partie de l'?uvre a été retrouvée. Plusieurs histoires sont racontées dans le roman mais dans l'ensemble du livre, nous suivons les aventures d'un seul personnage principal qui relate à la première personne. Le Satiricon est un enchâssement de récits que l'on pourrait qualifier également de rhapsodie. L'extrait que nous examinerons se situe dans l'histoire du banquet de Trimalcion. Encolpe apparait ici en retrait et ne participe pas activement aux évènements. Dans la scène du banquet, les convives sont confortablement installés et au fur et à mesure que les plats se succèdent, divers événements se produisent et viennent perturber le bon déroulement de la soirée. Dans le passage que nous allons étudier, une dispute éclate soudainement entre Trimalcion et sa femme Fortunata. Le maître de maison a embrassé un esclave et Fortunata ne le supporte pas. Il va alors déverser sur elle toute sa colère en se livrant à un long monologue. Nous nous demanderons alors en quoi cet extrait du Satiricon reflète le roman en son entier et comment forme-t-il un contraste avec le récit où Trimalcion narre à ses convives son ancienne vie d'esclave. Dans un premier temps nous nous intéresserons au récit complexe et rythmé rapporté par Encolpe puis nous étudierons cette scène digne d'une pièce de théâtre où Trimalcion laisse libre cours à sa colère.
[...] Quand on lit le Satiricon de Pétrone, on s'aperçoit que le langage employé est souvent familier voire vulgaire parfois quand par exemple Encolpe au début du roman relate les orgies auxquelles il participe. L'extrait que nous étudions ne déroge pas à la règle. En effet, dans le passage narratif d'Encolpe, on peut relever quelques mots appartenant au lexique familier : un garçon pas mal fichu le traitant d'ordure et de saligaud Parallèlement, il use d'un vocabulaire beaucoup plus soutenu : outré par ces invectives entreprit de l'agonir de surprise En étudiant le vocabulaire employé par Trimalcion, on remarque que celui-ci use uniquement d'un langage courant, familier et même très vulgaire. [...]
[...] En effet, nous assistons à un épisode de la vie quotidienne de Trimalcion. Le passage étudié annonce la suite du roman où calmé par les convives, le maitre de maison racontera avec fierté : J'ai quand même été quatorze ans le petit ami de Monsieur C'est bien le signe que ses réactions sont littéralement absurdes. Il aime être flatté par les autres et c'est pour cela qu'il s'apaisera. Le banquet de Trimalcion rassemble grand nombre d'éléments d'exagération, de vulgarité et même de violence, éléments typiques du Satiricon écrit en langue vulgaire On ne peut cependant s'empêcher de faire la comparaison avec le banquet de Platon auquel notre roman fait de nombreuses fois allusion. [...]
[...] Il tient à mettre tout le monde de son côté en se persuadant tout d'abord lui-même Et dire que moi, pauvre bon à rien, je pouvais toucher dix millions puis cite Agathon qui lui conseillait d'avoir des enfants. Il prend enfin à partie Habinnas et lui ordonne de ne pas mettre sa femme sur son tombeau alors qu'il avait annoncé précédemment de la représenter avec une colombe. Cette scène nous fait irrémédiablement penser à une pièce de théâtre car ici il y a des spectateurs. En effet, les convives de Trimalcion assistent à la scène et restent spectateurs passifs uniquement car à aucun moment ils n'interviendront pour séparer mari et femme. [...]
[...] Son ton est agressif et ses paroles sont très violentes. Il va même jusqu'à la menacer : Et tu vas comprendre de suite ce que tu y auras perdu pour qu'elle sache que je suis capable de faire mal Depuis le début Trimalcion apparait comme un affranchi décadent. Il cultive l'exagération et le mauvais gout. Dans cet extrait, il atteint le summum en reprochant à sa femme d'avoir été une esclave prostituée alors que lui-même l'a été. Le lecteur voit en Trimalcion la caricature de l'affranchi qui a réussi à s'élever socialement. [...]
[...] L'utilisation des participes présents permet la progression dramatique du texte. On note que la phrase qui relate la réaction de Fortunata est très longue est ponctuée de virgules pour maintenir le lecteur en haleine et créer un effet de rapidité et de suspense. La phrase suivante est une réponse à la réaction de la femme est formée sur le même schéma. Ensuite, il rapporte «l'injure suprême de la femme de Trimalcion, chien vicieux puis le long monologue de Trimalcion au moyen de guillemets. [...]
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