Dissertation sur le sujet : « le théâtre sartrien est hanté par la tragédie. (...) Mais ce théâtre est une anti-tragédie » selon Marc Buffat. Que pensez vous de cette affirmation à travers la pièce "Les Mains sales" de Jean-Paul Sartre ?
[...] Cependant Sartre a choisi de faire mourir Hoederer. A t-il voulu par cette décision nous signifier à nous, lecteurs ou spectateurs, qu'au delà de cette problématique de la vie et/ou de la mort comme destin, le plus fondamental pour lui était notre propre liberté de choix ? Nous le pensons de la part de ce philosophe de la liberté. [...]
[...] De plus, Hugo semble être prédestiné : son nom de clandestinité, Raskolnikoff, qui veut dire celui qui tue -tableau II, scène ; mais aussi les affirmations de Jessica le concernant : Méfiez vous des enfants sages ! -tableau III, scène 1-. En outre, Hugo se trouve être un jouet du destin : Ce n'est pas moi qui ai tué, c'est le hasard -tableau VII-. Hugo semble avoir donné la mort de manière que ni Hoederer ni Jessica ne puisse l'éviter ; finalement il vit à travers son crime : Il est devenu mon destin ; Il gouverne ma vie -tableau VII-. [...]
[...] Autre élément central de la tragédie et également chez Sartre, le destin ; terrible et implacable. Ce destin qui semble constituer pour Buffat l'essence même de la tragédie car pour justifier sa première information, il ajoute : la tragédie est le triomphe inéluctable de la mort En effet, plusieurs éléments révèlent l'aspect fatidique de la pièce : d'abord le poids du temps appuie l'urgence de la situation et précipite l'action : L'affaire doit être réglée avant demain soir -Olga à Hugo, tableau scène ensuite Jessica, comme Olga, est une arme du destin ; en effet, c'est à cause d'elle qu'Hoederer est tué. [...]
[...] Enfin, il préserve la vie humaine : il sauve deux fois la vie d'Hugo, Ne lui faîtes pas de mal -tableau VI, scène et il prend également son arme pour l'empêcher de se suicider. De surcroît, il privilégie l'efficacité politique au service des hommes : grâce au mensonge et à la négociation, sa politique vise à la sauvegarde de cent milles vies humaines –tableau scène 3-. Ainsi le personnage d'Hoederer semble conforter la thèse optimiste de Buffat selon laquelle Sartre : c'est la vie comme destin et ce d'autant plus que Sartre disait lui-même qu'il s'incarnait idéalement dans le personnage de Hoederer. [...]
[...] De même, Sartre, dès ses débuts d'homme de théâtre, s'est penché sur la question tragique avec Epiméthée puis avec les Mouches ; c'est ainsi que Marc Buffat a pu affirmer que le théâtre sartrien est hanté par la tragédie Cependant il ajoute que ce théâtre est une anti-tragédie Une telle affirmation pourrait sembler paradoxale. En effet, comment un théâtre intégrant des éléments tragiques peut il s'opposer à la tragédie ? Nous allons maintenant tenter d'étudier plus particulièrement ce paradoxe à travers la pièce les Mains Sales. [...]
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