[...] La démesure
- Elle est marquée par plusieurs procédés, et en premier lieu par la qualification : "Ses ensembles massifs", "ses grandes perspectives" (l.1-2).
- De même l'idée superlative est présente dans les adverbes : "les gratte-ciel le repoussent très loin au-dessus de nos têtes".
- Mais le procédé le plus caractéristique est sans doute l'insistance sur la notion d'échelle (...)
[...] Sans doute est-ce par mimétisme : Sartre cherche ainsi à souligner que la ville se présente comme la simple juxtaposition de parallélépipèdes rectangles Pas de sensation d' écrasement non plus, ce qui permet à la narration de développer un souffle presque lyrique où rythmes binaire et ternaire sont associés à des répétitions (le nom propre de la ville en particulier). Conclusion Dans ce texte consacré à New York, Sartre, au rebours de bien des descriptions antérieures, nous présente une ville paradoxalement proche de la nature et de l'homme. Son texte a parfois valeur didactique mais il ne pèse jamais. Il est, en effet, porté par un souffle épique digne de celui d'un Chateaubriand, quand celui-ci parlait du Nouveau Monde et des rives du Meschacébé. [...]
[...] Sartre compare même, de façon paradoxale, la verticalité de New York avec l'horizontalité des plaines andalouses car ce qui est essentiel, c'est de percevoir New York selon un regard en mouvement. New York ne peut être perçue par un regard statique : superbe et changeante lorsqu'on la traverse en voiture Les définitions Ce souci pédagogique qui consiste à nous donner une idée à la fois nouvelle et plus juste de New York (donc à combattre un préjugé) se révèle en particulier dans de nombreuses phrases qui sont définitoires. Elles suivent la structure : présentatifs, structure sujet + verbe+ attribut) : des buildings ( . [...]
[...] Ce ne sont pas de graves petites promenades encloses entre des maisons : ce sont des routes nationales. Dès que vous mettez le pied sur l'une d'elles, vous comprenez qu'il faut qu'elle file jusqu'à Boston ou Chicago. Elle s'évanouit hors de la ville et l'œil peut presque la suivre dans la campagne. Un ciel sauvage au- dessus de grands rails parallèles : voilà ce qu'est New York, avant tout. Au cœur de la cité, vous êtes au cœur de la nature. [...]
[...] Ils filent tout de suite à l'horizon chercher les buildings perdus dans la brume, qui ne sont plus rien que des volumes, plus rien que l'encadrement austère du ciel. Quand on sait regarder les deux rangées d'immeubles qui, comme des falaises, bordent une grande artère, on est récompensé : leur mission s'achève là-bas, au bout de l'avenue, en de simples lignes harmonieuses, un lambeau de ciel flotte entre elles. New York ne se révèle qu'à une certaine hauteur, à une certaine distance, à une certaine vitesse : ce ne sont ni la hauteur, ni la distance, ni la vitesse du piéton. [...]
[...] Pour lui, New York est d'abord une ville qui se révèle lentement, qui réclame une approche particulière : le spectateur doit se plier à une perception nouvelle qu'impose la ville elle-même. Dès lors New York apparaît comme un lieu de renversement : nous verrons en effet qu'il s'agit d'une ville qui tend vers le naturel ; que c'est une ville qui, loin de déshumaniser l'homme, demeure profondément humaine ; et qu'enfin elle n'est pas un espace d'emprisonnement, comme on pourrait le croire au premier abord, mais un espace de liberté. Lecture J'aime New York. [...]
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