Cette lecture analytique porte sur Enfance de Nathalie Sarraute et plus précisément l'extrait où elle évoque la rédaction de son "premier chagrin". Cet extrait permet de définir le rapport qu'elle entretient avec les mots à travers un plan complet et équilibré.
[...] Besoin omniprésent de se rattacher aux règles Pour combler ses difficultés, Nathalie Sarraute a besoin de règles établies qui, par leur caractère irréfutable, la plonge dans une atmosphère bienveillante me plais en leur compagnie" l 15). Pour cela, l'auteur se replace en tant qu'élève, habitué à évoluer dans un cadre contrôlé par des "règles strictes auxquelles on doit se conformer" 21). La gradation dans les qualificatifs des fautes d'orthographe, "vilaine" et "hideux bouton" montrent le dégoût que l'auteur entretient pour ce qui déroge à la règle. [...]
[...] Tout au long de son récit, l'auteur utilise des points de suspension, ponctuation qui, dans le cas présent, plonge le lecteur dans les doutes du narrateur qui exprime aussi son hésitation par le manque cruel de synonyme pour le substantif "mot" . ne sachant pas comment les qualifier, elle utilise un même terme, inchangé. Cette peur est soulignée, d'autre part, par leur caractère flou, "grisâtres" 6). Ils apparaissent ici de manière péjorative, effacée peine visibles"- l 6). Le côté paradoxal de ce qualificatif est que l'auteur dit avoir des difficultés à voir quelque chose d'abstrait, d'immatériel comme les mots . [...]
[...] Nous nous demanderons quel rapport exact l'auteur entretient avec les mots qu'elle évoque. Pour répondre à cette question, nous étudierons successivement les difficultés éprouvées face aux mots puis, dans une seconde partie, le plaisir simple que Nathalie Sarraute ressent en usant de ceux-ci. I ) Difficultés rencontrées face aux mots Peur et doutes Le premier paragraphe de l'extrait souligne l'appréhension ressentie par Nathalie Sarraute lors de l'écriture de sa rédaction. Un malaise récurrent puisqu'elle déclare "retarder toujours" cet exercice . [...]
[...] Dans cet extrait, Nathalie Sarraute nous présente le rapport trouble qu'elle entretient avec les mots . la peur de ne pas bien manier l'art de l'écriture la pousse à se rassurer au sein des règles préétablies de grammaire qui ne laissent aucune place aux fausses notes. Cette grande appréhension est pourtant contrebalancée par le plaisir manifeste qu'elle trouve à jouer avec les mots, devenus personnages autonomnes de cette grande aventure qu'est celle d'écrire et qu'elle va poursuivre avec brio, bien au-delà de son "premier chagrin", en devenant une figure majeure du Nouveau Roman au XX ème siècle. [...]
[...] des peurs qu'elle comble en se réfugiant dans l'univers rassurant de l'orthographe et de la grammaire . mais, en outre, cette inclinaison au malaise, Nathalie prend aussi grand plaisir à jouer avec les mots. II ) Plaisir des mots Mise en avant du bonheur d'écrire Tout aussi difficile que le fait d'écrire ait pu apparaître dans la première partie, Nathalie Sarraute présente cet instant comme un moment privilégié ("maintenant c'est le moment" l 1). L'écriture n'est ni froide, ni isolée . l'auteur se l'approprie complètement et les nombreux adjectifs possessifs en témoignent "à moi"). [...]
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