Jean-François, marquis de Saint-Lambert (1716-1803), est un militaire, philosophe et poète français. Ami de Voltaire et des Encyclopédistes, il est mentionné comme l'auteur anonyme de plusieurs articles de L'Encyclopédie ("Faste", "Familiarité", "Flatterie", "Génie"... "Luxe").
Sa réputation n'en tarda pas à grandir dans les cercles littéraires et philosophiques de la capitale et augmenta encore avec la publication, en 1769, de son oeuvre maîtresse, le poème les Saisons, chef-d'oeuvre de la poésie descriptive du XVIIIe siècle.
(...) Le texte reprend alors le point de vue de Voltaire pour qui le développement des biens matériels est parallèle à celui de la civilisation, l'ascension sociale doit être possible par le travail et l'aptitude au travail doit définir le nouveau niveau social et pas la naissance. Ainsi dans ce texte, le travail se paie car il a une valeur, contrairement au dogme catholique puisque, dès la Genèse le travail est une punition. Il faut rappeler qu'à cette époque le travail était méprisé par les nobles, d'où l'expression "avoir du sang bleu" qui est censé anoblir le propriétaire en raison des veines bleues plus visibles chez les personnes dotées d'une peau très blanche comme celle des aristocrates qui n'avaient pas à travailler. Pourtant, dans cet article, le travail est une valeur chère ("Il vendra chèrement son travail aux riches" (lignes 27-28). Ainsi, pour s'enrichir, il faut travailler, le travail devenant alors synonyme de mérite et d'enrichissement ("pour qu'ils soient dans l'aisance, il faut qu'ils soient laborieux pour qu'ils soient laborieux, il faut qu'ils aient l'espérance que leur travail leur procurera un état agréable", lignes 10 à 12).
(...) Là encore, il faut rappeler qu'à cette époque, ce droit était uniquement accordé à l'aristocratie. Ce texte remet en cause ce principe puisque celui qui cultive doit être propriétaire de sa terre pour être moins dépendant des riches (...)
[...] De plus, cette proximité est soulignée par le chiasme de la force d'âme, des corps robustes (ligne 24). Conclusion Manifestant les idées de progrès par la prospérité économique et de doctrine humanitaire, l'article Luxe de L'Encyclopédie est porteur des idées des philosophes des Lumières. Les théories de Voltaire (basées sur la valeur du travail) comme de Rousseau (l'égalité prime sur la liberté) y sont évoquées et l'auteur semble même adopter un point de vue intermédiaire, relevant de leur fusion avec l'accession à la propriété (Voltaire) et l'interventionnisme de l'État (Rousseau). [...]
[...] Une population nombreuse est donc la condition de la richesse d'un pays. Les idées politiques De la même manière, les idées politiques des Lumières sont rappelées : - bien sûr, comme nous venons de la voir la propriété. - bourgeonnement du nationalisme. Bien qu'à cette époque il n'y avait aucune nation, dans le texte apparaît discrètement l'idée d'esprit national : l'amour de la patrie (ligne 24). Cette idée de nation est liée à la notion de citoyen, véritable anachronisme dans l'Ancien Régime, qui allait se développer pour aboutir à la Révolution de 1789. [...]
[...] Ce texte remet en cause ce principe puisque celui qui cultive doit être propriétaire de sa terre pour être moins dépendant des riches (Lorsque les habitants de la campagne sont bien traités, insensiblement le nombre des propriétaires s'augmente parmi eux : on y voit diminuer l'extrême distance et la vile dépendance du pauvre au riche, lignes 21 à 23). Ainsi, la propriété apparaît donc comme un facteur d'enrichissement. - la réhabilitation du grand Colbert Enfin, ce texte réhabilite le projet du grand Colbert qu'on a trop accusé d'avoir voulu faire des Français une nation seulement commerçante (lignes 18 à 20). Pour Colbert, une économie prospère repose sur l'agriculture, l'industrie et le commerce. Il était également populationniste, faveur rappelé ligne 18 : ces manufactures y augmenteront encore l'aisance et la population. [...]
[...] Il faut rappeler qu'à cette époque le travail était méprisé par les nobles, d'où l'expression avoir du sang bleu qui est censé anoblir le propriétaire en raison des veines bleues plus visibles chez les personnes dotées d'une peau très blanche comme celle des aristocrates qui n'avaient pas à travailler. Pourtant, dans cet article, le travail est une valeur chère (Il vendra chèrement son travail aux riches (lignes 27-28). Ainsi, pour s'enrichir, il faut travailler, le travail devenant alors synonyme de mérite et d'enrichissement (pour qu'ils soient dans l'aisance, il faut qu'ils soient laborieux pour qu'ils soient laborieux, il faut qu'ils aient l'espérance que leur travail leur procurera un état agréable, lignes 10 à 12). [...]
[...] Saint-Lambert, L'Encyclopédie, article Luxe ÉTUDE ANALYTIQUE . Introduction Jean-François, marquis de Saint-Lambert (1716-1803), est un militaire, philosophe et poète français. Ami de Voltaire et des Encyclopédistes, il est mentionné comme l'auteur anonyme de plusieurs articles de L'Encyclopédie Faste Familiarité Flatterie Génie Luxe Sa réputation n'en tarda pas à grandir dans les cercles littéraires et philosophiques de la capitale et augmenta encore avec la publication, en 1769, de son œuvre maîtresse, le poème les Saisons, chef- d'œuvre de la poésie descriptive du XVIIIe siècle. [...]
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