La poésie permet de cristalliser un flux. Le poème est un langage condensé, avec une surcapacité à dire. Il permet de solidifier ce qui est voué à s'effacer avec le temps. Le poète incarne a priori à nos yeux celui qui a la capacité de créer. On peut prendre l'exemple des Fables : c'est une histoire qui est arrivée un jour, une anecdote de la vie quotidienne qui est, par le travail poétique, sortie de l'anonymat. Elle est donnée comme une façon de s'arrêter. Dans Pérette et le pot au lait, La Fontaine nous présente une variante d'un mythe, il interprète cette histoire du pot au lait et en déduit une morale : (...)
[...] Baudelaire nous dit que c'est dans la poésie que se manifestent l'humanité et sa tension vers un idéal autre que l'animalité. Dans la poésie, on s'ouvre à une forme d'expérience qui n'est pas la notre. C'est une ouverture à un nouvel univers, on se met au rythme de la création. -Le langage poétique est ingénu. Apollinaire nous parle par exemple de Christ aviateur Il n'y a rien de rhétorique. Le poète est celui qui ose, tout simplement. Les images sont forcément brouillées, le ciel ne peut plus désigner la même chose ! [...]
[...] Mais dans chaque scène d'hospitalité par exemple, il y a toujours un détail qui en fait une scène unique. Même avec le quotidien le plus usé, il y a donc toujours un espace pour créer ce qui sera essentiellement poétique. Il faut qu'il y ait une accoutumance (alexandrin, femme fleur ) pour qu'il puisse y avoir une rupture. C'est parce que le poète assume cette tradition qu'il peut la rompre par de petites choses. Le poète apparaît alors non plus comme une figure stable mais intermittente. [...]
[...] Le poème est un langage condensé, avec une surcapacité à dire. Il permet de solidifier ce qui est voué à s'effacer avec le temps. Le poète incarne a priori à nos yeux celui qui a la capacité de créer. On peut prendre l'exemple des Fables : c'est une histoire qui est arrivée un jour, une anecdote de la vie quotidienne qui est, par le travail poétique, sortie de l'anonymat. Elle est donnée comme une façon de s'arrêter. Dans Pérette et le pot au lait La Fontaine nous présente une variante d'un mythe, il interprète cette histoire du pot au lait et en déduit une morale : une apologie de la rêverie. [...]
[...] III-Accoutumance à la non personne Nous vivons avec l'impression que notre personne est aliénée. La poésie sera le lieu du ressaisissement de notre moi. Du Bellay dit que tout son expérience c'est se défaire d'un certain nombre de moi Je ne suis pas ceci, je ne suis pas cela Il découvre qu'il n'est pas courtisan, que cette façon d'être en société n'est pas la sienne De même, Hugo dans Trois ans après renonce à un certain nombre de prétentions sur le monde, sur lui- même Rimbaud le dit J'assiste à l'éclosion de ma pensée Pour être poète, il faut renoncer à l'homme et laisser le langage advenir. [...]
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