Exil a été publié en 1941 aux USA, puis à partir de 1942 clandestinement en France, et cet ensemble est constitué de quatre parties : "Exil", "Pluies", "Neiges" et "Poème à l'Etrangère". La première partie comporte sept chants qui glorifient la solitude et la grandeur, et évoque un mouvement qui s'amplifie : une strophe pour le chant I, deux pour le II, trois pour le III. Ce dernier évoque avec éloquence les conditions de l'exil dans une inspiration cosmique et mythique (...)
[...] Toujours il y eut cette clameur, toujours il y eut cette fureur Et ce très haut ressac au comble de l'accès, toujours, au faîte du désir, la même mouette sur son aile, la même mouette sur son aire, à tire- d'aile ralliant les stances de l'exil, et sur toutes grèves de ce monde, du même souffle proférée, la même plainte sans mesure À la poursuite, sur les sables, de mon âme numide . Je vous connais, ô monstre! Nous voici de nouveau face à face. Nous reprenons ce long débat où nous l'avions laissé. Et vous pouvez pousser vos arguments comme des mufles bas sur l'eau ; je ne vous laisserai point de pause ni répit. Sur trop de grèves visitées furent mes pas lavés avant le jour, sur trop de couches désertées fut mon âme livrée au cancer du silence. Que voulez-vous encore de moi, ô souffle originel? [...]
[...] Il s'agit en outre d'un exil dans le temps, car si la langue reste discursive, nulle chronologie ici. Les nombreuses antithèses, nuit et jour vieillesse et jeunesse ainsi que les adverbes, toujours occurrences), à jamais renvoient là aussi à un temps immémorial, mythique. Mais l'accent est mis néanmoins sur l'origine, avec un lexique important, originel naître naissante naissance (2fois), avant le jour premiers feux du jour levée Enfin les personnages qui apparaissent en majuscule dans le texte sont inconnus du commun, coupés de toutes références sociales, sortes de dieux païens d'une croyance inconnue : Mendiante dans nos voies Manieurs Saisisseur Nourrisseur Prodigue les trois premiers termes indiquant une préhension, les deux autres un don. [...]
[...] Quant au poète, il devient Prince de l'exil Il faut ce dénuement total, numide renvoie aussi à la pastorale, cette conscience de l'étrangeté, cet exil, pour retrouver cette clameur cette parole qui vient du néant ou de l'essence des choses : Et soudain tout m'est force et présence . D'autre part, la langue de Perse est lourde, elle veut se faire matière. On sent une sorte d'harmonie imitative avec le mouvement marin, son amplitude, comme avec le souffle, du même souffle proférée, la même vague proférant dans la richesse et la disposition de ses versets, dans l'extraordinaire richesse des reprises et des rythmes. [...]
[...] Mais il doit s'exiler en 1940 aux USA, déchu de la nationalité française par le gouvernement de Vichy. Il ne la retrouvera qu'en 1944, mais il ne reviendra en France qu'en 1957. Son œuvre est constituée uniquement de recueils poétiques, mais l'originalité et la beauté de celle-ci font qu'il obtienne le Prix Nobel en 1960. Exil a été publié en 1941 aux USA, puis à partir de 1942 clandestinement en France, et cet ensemble est constitué de quatre parties : Exil Pluies Neiges et Poème à l'Etrangère La première partie comporte sept chants qui glorifient la solitude et la grandeur, et évoque un mouvement qui s'amplifie : une strophe pour le chant deux pour le II, trois pour le III. [...]
[...] Et vous, que pensez- vous encore tirer de ma lèvre vivante, Ô force errante sur mon seuil, ô Mendiante dans nos voies et sur les traces du Prodigue? Le vent nous conte sa vieillesse, le vent nous conte sa jeunesse . Honore, ô Prince, ton exil! Et soudain tout m'est force et présence, où fume encore le thème du néant. . Plus haute, chaque nuit, cette clameur muette sur mon seuil, plus haute, chaque nuit, cette levée de siècles sous l'écaille, Et, sur toutes grèves de ce monde, un iambe plus farouche à nourrir de mon être! . [...]
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