La vraie vie de Montaigne s'écoule dans la solitude chérie de sa « librairie », parmi le millier de livres qui sont ses compagnons préférés : il goûte les œuvres des antiques, à qui il demande, à travers leur sagesse, les moyens de se façonner une sagesse a lui. C'est ainsi que, recueillant les réflexions que le hasard de ses lectures lui inspirent, tout en laissant sa rêverie aller son train sans nul souci de composition, se constituent, au jour le jour, les « Essais », l'œuvre qui reflète l'évolution de son esprit et qui nous expose le résultat de son expérience personnelle sous tous ses aspects : « Mon livre ce n'est que la peinture de moi-même ».
[...] La "sagesse" de Montaigne Né en 1533, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, en Périgord, fut élevé dans un milieu familial plein de douceur. Le matin on le réveillait au son de la musique et, autour de lui, tout le monde, même les domestiques jargonnait le latin. Ses études achevées, il fut nommé Conseiller au Parlement de Bordeaux. Il se lia d'une profonde amitié avec Étienne de la Boétie et la mort prématurée de son jeune ami fut, sans doute, sa plus vive douleur. [...]
[...] C'est ainsi que, recueillant les réflexions que le hasard de ses lectures lui inspirent, tout en laissant sa rêverie aller son train sans nul souci de composition, se constituent, au jour le jour, les Essais l'œuvre qui reflète l'évolution de son esprit et qui nous expose le résultat de son expérience personnelle sous tous ses aspects : Mon livre ce n'est que la peinture de moi-même Rejetant les orgueilleuses théories stoïciennes qui l'avaient d'abord séduit, il cherche le secret du bonheur dans la connaissance de soi-même : Chacun regard devant soi ; moi, je regard dedans moi, je me considère sans cesse, je me contrôle, je me goûte ( ) je me roule en moi-même En se connaissant, il veut prévenir à connaître la nature humaine, l'« Homme avec ses passions, ses goûts, ses espoirs, ses douleurs, ses défauts et ses mérites : Tout homme porte en soi la forme entière de l'humaine condition Le connais-toi toi-même devient donc le précepte essentiel de la philosophie de Montaigne. Il s'ensuit que la raison humaine, par ses contradictions et ses ignorances étant à la merci des circonstances extérieures, est trop faible pour démontrer la vérité. De là se dégage le doute que Montaigne exprime dans sa devise : Que sais-je ? [...]
[...] En 1570 il démissionna de sa charge et retira dans son château de Montaigne, consacrant sa vie à la liberté, à sa tranquillité et à son loisir Sa retraite fut interrompue par un voyage en Suisse, en Allemagne et en Italie. Les observations sur les pays et les peuples qu'il visita, ainsi que ses impressions, nous sont rapportées dans son Journal de Voyage paru après sa mort. Ėlu maire de Bordeaux pendant qu'il était en Italie, il remplit avec exactitude ses fonctions, mais lorsque la peste sévit en 1585, il se tint prudemment loin de la ville. En 1588 il reprit définitivement son existence paisible et studieuse dans son château où il mourut en 1592. [...]
[...] Son œuvre devient ainsi un effort d'analyse et sa crise de scepticisme aura la paradoxale conséquence de lui donner plus de confiance en son propre jugement, en lui faisant proclamer la souveraineté et l'autonomie de la conscience individuelle. Sa morale souriante, fruit d'un continuel travail intérieur est donc l'expression d'une sagesse vraiment humaine, qui le mènera à considérer en la nature le maître souverain, le tout-puissant donneur qui a fait tout bon et a jugé les hommes et les événements avec ‘plus de tolérance, justice et clairvoyance à une époque partagée par la diversité d'idées et de foi par la guerre civile. Dans un chapitre De l'Amitié» Essais», Livre I.er, Chap. [...]
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