Il semble intéressant de se pencher sur ce passage à travers différents aspects afin d'en faire ressortir les éléments essentiels. Dans ce cadre, nous nous pencherons sur trois aspects distincts : le départ pour la guerre, les conditions de vie des soldats et dans un dernier temps la désorganisation du commandement.
Le départ pour la guerre semble relativement brutal, Huysmans nous laisse l'impression d'une période de paix succédant immédiatement à une période de guerre. Or, nous savons que nous ne passons pas de la guerre à la paix du jour au lendemain, tout un processus se met en place avant d'en arriver là (...)
[...] Cela tend à faire passer la nouvelle en question relativement inaperçu à l'époque mais elle demeure aujourd'hui une oeuvre reconnue comme témoignage de cette guerre franco-prussienne de 1870. Il semble important de préciser en premier lieu l'aspect exterieur fictif de l'ouvrage. L'auteur ne se présente pas en effet comme étant le personnage de son livre. On peut cependant, comme précédemment expliqué, mettre en lumière des convergences quant au vécu de Huysmans et de son personnage. Il semble alors indéniable qu'on retrouve la même personne, l'auteur s'étant appliqué à maquillé grossièrement le héros de sa nouvelle. [...]
[...] Cette ambition historiographique, Huysmans ne la renie pas tant qu'il s'agit de faire passer des messages pacifistes dénonçant une guerre inepte autant que cruelle. Sur ce point sa démarche n'est pas très différente de celle effectuée par les anciens combattants de l'époque qui publient leurs souvenirs. C'est là que surgit tout l'intérêt de Huysmans pour l'historien. En effet, la comparaison des trois versions, (les souvenirs initiaux, celle de 1878 et celle de 1880), avec des témoignages de soldats écrits chaud” fait apparaître des évolutions du même type dans l'écriture de l'histoire. [...]
[...] Enfin, la désorganisation du commandement est pognant. Trois principaux exemples illustrent cela dans le passage sur lequel nous nous sommes penchés. débarquement s'opéra avec la même ordre que le départ. Rien n'était prêt : ni cantine, ni paille, ni manteaux, ni armes, rien, absolument rien. P.16). L'armée n'était pas prête à un conflit, le temps a peut être manqué mais quoi qu'il en soit le commandement n'a pas fait ce qu'il fallait, l'armée de Napoléon III en 1870 n'est aucunement préparée à une guerre contre une puissance telle que la Prusse, surtout soutenue par une alliance allemande. [...]
[...] Les allusions aux conditions de vie au camp reste relativement pauvres, en effet Eugène Lanjelet n'y reste pas longtemps puisqu'il tombe malade très vite. Il a cependant le temps de souligner que les bourgeois ne se mélangent pas avec les ouvriers et inversement. On retrouve ici une caractéristique poignante de la société encore relativement censitaire du Second Empire. Par la suite les conditions de vie que relate l'auteur sont surtout celles des malades au sein de tel ou tel institutions. [...]
[...] C'est une guerre qu'il ne comprend pas, ne voyant pas l'intérêt de tuer et encore moins de se faire tuer. Le jeune homme se retrouve embarqué comme soldat convoqué à la caserne de la rue de Lourcine. Son régiment et lui quittent Paris en train en direction de Châlons, une nuit de voyage l'attend. Deux jours après son arrivée, l'eau glaciale du camp le rendit malade et il fut transféré d'urgence à l'hôpital. Admit dans une ambulance, il rencontre Francis Emonot, un peintre, interné comme lui pour maladie. [...]
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