Le texte étudié est un extrait de Ruy Blas, célèbre pièce de Victor Hugo, publiée en 1838 et représentée pour la première fois au théâtre de la Renaissance le 8 novembre de la même année. Victor Hugo étant un auteur romantique, cette pièce regroupe toutes les caractéristiques du drame romantique, un genre qui lui est très particulier. Notre extrait constitue la scène de dénouement de l'action, rendue tragique par la mort de Ruy Blas. Il s'agit d'un dialogue entre ce dernier et la Reine. Ruy Blas s'est fait passé pour un noble afin de séduire la Reine qui s'en est rendu compte. Il cherche donc, dans ce passage, à s'excuser du mal qu'il a pu lui faire. C'est donc ce duo sublime et pathétique à la fois qui va clore le drame (...)
[...] Première partie Ruy Blas a en premier lieu une volonté de se faire pardonner, il se repent en excuses face à cette Reine qu'il admire et respecte par-dessus tout. Cette attitude, assimilable à une imploration se note, dans la didascalie d'introduction, par l'emploi de tombe à genoux, l'œil fixé à terre, comme s'il n'osait lever les yeux jusqu'à elle . La position de Ruy Blas face à la Reine, à genoux , traduit ainsi la volonté de ce dernier de se mettre en position d'infériorité par rapport à elle, moyen pour lui d'attester du remord qui le ronge de l'intérieur. [...]
[...] Il emploie une répétition qui vise à montrer à la Reine qu'il a une âme pure. De plus, il emploi le champ lexical de la folie dans j'ai couru par la ville comme un fou lignes 14-15, et à travers mon délire ligne 17. Il se qualifie ainsi de fou afin de rallier les sentiments de la Reine à sa cause dans le but de la persuader qu'il mérite son pardon. Dans un troisième temps, Ruy Blas se résout à mourir de par le refus de pardon de la Reine. [...]
[...] La Reine d'abord froide aux supplications de Ruy Blas se retrouve surprise lorsque ce dernier avale le contenu d'une fiole. Elle se rend finalement compte qu'il s'agit de poison et perd alors sa maîtrise en elle et s'affole. C'est sur cet événement tragique que s'achève la pièce de Victor hugo. Je pense que cette Reine, abusée par Ruy Blas et sa tromperie mais néanmoins amoureuse de ce dernier, se fixe à elle-même l'obligation d'être intransigeante face aux supplications de Ruy Blas. [...]
[...] Cette réaction brutale entraîne une modification du comportement de la Reine, qui change d'attitude au fil de la scène. deuxième partie Au début de la scène, la Reine semble inflexible aux supplications de Ruy Blas, qui lui demande de lui pardonner l'affront qu'il a pu lui faire. On note cette détermination et cette inflexibilité dans l'utilisation de l'adverbe jamais à la ligne 22. Elle se répète, lorsque Ruy Blas lui demande si cette décision est irrévocable, en précisant à nouveau Non, jamais , ligne 22. Cette double négation affirme le caractère irrévocable de cette décision. [...]
[...] Cette prise de position sans faiblesse apparente fait de la Reine un personnage autoritaire, distant et froid, presque inhumain de par son intransigence. Pourtant, cette Reine si forte en apparence se laisse gagner par le doute lorsqu'elle voit Ruy Blas avaler le contenu d'une fiole. Ce doute se marque par l'emploi de phrases interrogatives telles que Que fait-il ? ligne 24, ou encore Quel est ce filtre étrange ? Qu'avez-vous fait ? ligne 26. Cette dernière citation montre l'incompréhension de la Reine qui forme de nombreuses interrogations, en particulier sur la nature du contenu de la fiole avalée par Ruy Blas. [...]
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