En effet Rousseau semble avoir raté certaines choses dans sa vie, le transfert qu'il effectue dans son récit n'est-il pas, en fait, la vie d'un héros picaresque qu'il aurait aimé être ? Nous verrons, dans un premier temps, pourquoi Maurois émet cette théorie, puis quelles modifications précises apportées par Rousseau à son récit se rapportent au picaresque. Enfin, nous verrons si la structure de l'?uvre est adaptée ou non d'un récit picaresque tel que Gil Blas ...
[...] Maurois écrit : un Gil Blas sentimental, et Rousseau n'y a point manqué. Il exprime ici un sentiment extrêmement personnel. Il est vrai que Rousseau privilégie l'aventure dans ses livres, qu'il ne s'agit pas de sa vraie vie (trop d'exagérations, Rousseau n'est pas objectif), notons ce que dit André Maurois : le pacte autobiographique n'est pas respecté ce qui est important pour la première œuvre du genre Pourtant, si on analyse le préambule, on pourrait réfuter l'idée d'André Maurois qu'il ne s'agit pas d'une autobiographie car l'affirmation de l'identité entre auteur, narrateur et personnage est existante. [...]
[...] [ ] C'était de quoi faire un Gil Blas sentimental, et Rousseau n'y a point manqué. L'étrange est qu'il veut, lui, que la peinture des sentiments passés soit plus vraie que celle des événements. Le roman picaresque est formé d'aventures nomades, impliquant un ou plusieurs personnages dans des situations simples, vivant de nombreuses aventures. André Maurois émet l'idée que Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau réunissent ces caractéristiques ; il s'agit d'un point de vue très personnel. Il convient donc d'étayer ou de réfuter cette théorie en analysant les quatre premiers livres de l'œuvre de Rousseau. [...]
[...] Le jeune Jean-Jacques est tout de même un garçon sensible mais qui se laisse corrompre comme pour sa conversion au catholicisme, en faite il se convertit à Mme de Warens qui incarne la stabilité et l'équilibre, et non à la religion, il le dira plus tard : un homme doit mourir dans la religion de ses pères celle où il est né Donc pour finir, nous pouvons dire que les Confessions sont bien un roman picaresque très modifié car la structure est similaire, mais pour ce qui est du terme Roman il faut rester très nuancé. Rousseau le dit dans le préambule de Neuchâtel, il ne tente d'inventer que lorsque la mémoire lui fait défaut. [...]
[...] C'est probablement l'une des raisons pour laquelle André Maurois dit que le pacte autobiographique n'est pas respecté. Il qualifie également Les confessions de roman picaresque : on y décèle (dans le picaresque) un pessimisme systématique, une déformation caricaturale de la vie et des choses, une satire sociale insistante, la pleine conscience chez le héros picaresque de son existence et du sens de sa vie de picaro ; le jeune Jean-Jacques lui n'a pas conscience de sa vie, il ne sait pas vers quel avenir il marche, il saisit chaque occasion qui se présente à lui par un hasard infini, il est ce qu'on appelle communément un opportuniste .Voila ce qui a pu amené André Maurois à le comparer à un picaro : l'opportunité saisie naïvement. [...]
[...] En effet Rousseau se promène, admire, voyage à pied comme un picaro. Mais un mot choquant dans les paroles de Maurois est le mot «roman Le roman est par définition un récit imaginaire. Jean-Jacques enjolive, brode et exagère; Jean-Jacques écrit avec lyrisme. Il y a des exagérations telles que l'on rentrerait presque dans un conte. Il renvoie de sa réalité une image enchanteresse, féerique, qui nous fait penser à un conte. Il transforme un peu cette réalité, ce qui peut nous faire penser au roman. [...]
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