Analyse du préambule des "Confessions" de Jean-Jacques Rousseau selon deux axes : son immense égotisme et la visée autobiographique de l'oeuvre.
[...] je sens (l.4) ou je dirai (l. 9). - Il utilise différent type de phrases comme une phrase non verbale moi seul placé en tête du second paragraphe, assertion que nous pouvons qualifier d'égotiste. Nous pouvons aussi remarquer la mitoyenneté du pronom moi qui clôt et ouvre les paragraphes 1 et 2. - Rousseau annonce d'emblée son projet en prétendant que son œuvre est unique et qui n'eut jamais d'exemple Affirmation fausse puisque d'autres avant lui s'y sont essayés comme Saint Augustin ou Montaigne. [...]
[...] - 2 Un être supérieur - les verbes utilisés par Rousseau expriment des actions et servent à le mettre en scène. je forme (l. je sens ) j'ai vu (l.5) - la première partie du texte nous met face à un homme qui apparaît sûr de lui à travers ses affirmations comme je connais les hommes (l. au moins je suis autre (l.6) j'ose croire être fait comme aucun de ceux qui existent (l.5). - une sorte de supériorité morale émane de ses propos qu'il adresse à ses lecteurs dans un premier temps puis à Dieu notamment dans la seconde partie du texte. [...]
[...] Rousseau, philosophe du Siècle des Lumières ouvre la voie à un genre nouveau quand il entreprend l'écriture de ses Confessions, celui de l'autobiographie. Son œuvre part d'un désir de se justifier et d'une volonté de faire connaître qui il est réellement. Le préambule que nous allons étudier pose clairement son souhait de dire la vérité et de se montrer tel qu'il fut devant le double tribunal des hommes et de Dieu Le projet d'écriture de Rousseau passe par une affirmation orgueilleuse de lui-même puisqu'il inaugure un nouveau genre face auquel il rencontre des difficultés à être sincère. [...]
[...] Il provoque les hommes et devient juge à son tour. On remarquera le rythme ternaire qui souligne son ton commandeur qu'ils écoutent, qu'ils gémissent, qu'ils rougissent (l.16 à 17) - Rousseau continue de se mette en avant en se parant d'adjectifs mélioratifs qui vont crescendo (gradation ascendante). On remarquera que le rythme binaire qu'il choisit pour parler de ses défauts passe inaperçu face au rythme ternaire qu'il a choisi pour vanter ses qualités : méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été (l.14). [...]
[...] Conclusion : L'incipit des Confessions de Rousseau correspond sans conteste à l'annonce de ses intentions d'écriture. Rousseau y donne le ton et pose sa problématique. C'est aussi le lieu où il scelle un pacte entre lui et ses lecteurs basé sur la sincérité de ses écrits autobiographiques. Enfin, on aura observé sa démarche d'écriture comme la recherche de la sincérité, volonté de se dévoiler et d'avouer ses fautes. [...]
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