Commentaire composé de l'extrait des Confessions : "L'incident du peigne", de Jean Jacques Rousseau. Comment l'injustice est-elle ressentie par l'enfant ? Comment cette impression suscite t-elle un appel au jugement ? Dans quelles mesures cet événement détermine-t-il la construction de la personnalité de l'auteur ? Cette fiche est composée d'une introduction, d'un développement en trois parties et d'une conclusion.
[...] Un bouleversement encore sensible Les exclamatives de la ligne 31 sont significatives : Quel renversement d'idées ! La raison et les sentiments de l'auteur sont affectés. L'événement est d'ailleurs relaté de manière à le rendre très vivant. Le rythme du récit s'accélère de la ligne 5 à la ligne 8 ; de même, le présent de narration insiste sur le caractère vivace de ses souvenirs. Les passages énonciatifs révèlent bien la vivacité avec laquelle le moment est encore présent dans sa mémoire. [...]
[...] Rousseau apporte à l'écriture autobiographique une dimension nouvelle qui consiste à montrer le rôle déterminant de l'enfance dans la formation de la personnalité. Cet extrait, qui relate un incident déterminant, constitue un topos de l'écriture de soi dans la mesure où il semble influer sur le caractère de l'adulte à venir. Cet incident vécu comme une injustice construit la personnalité de l'adulte. Nous verrons dans un premier temps comment l'injustice est ressentie par l'enfant pour voir ensuite comment cette impression suscite un appel au jugement. Enfin, nous verrons dans quelles mesures cet événement détermine la construction de la personnalité de l'auteur. [...]
[...] Démêler les choses par l'écriture autobiographique L'auteur cherche à démêler les conséquences de cet incident. Il se dit incapable de suivre la moindre trace de ce qui se passait alors en lui (l.34-35). Le narrateur-auteur évoque la volonté de chercher dans l'enfance les origines de la construction de sa personnalité or il se dégage une tendance à ressentir vivement les injustices. Ainsi, l'étude de cet extrait révèle combien le moment-clé que constitue ce traumatisme détermine la personnalité future de l'auteur. [...]
[...] Une telle résolution concorde avec la revendication de l'innocence. II. L'appel au jugement Rousseau avocat de lui-même Si une telle détermination caractérise le comportement de l'enfant, c'est parce que celui-ci crie son innocence. Le passage, à bien des égards, ressemble à un plaidoyer ou plus encore à une plaidoirie. Les verbes déclaratifs : l.33 Je le dis et l.21 je déclare nous donnent l'impression d'un avocat qui plaide une cause. Si Rousseau nie s'il est résolu à souffrir la mort c'est parce qu'il clame son innocence : l.22,25 j'en étais innocent même formule répétée à laquelle s'ajoutent : l.23 je n'y avait pas même songé. [...]
[...] Il chérit et respecte les Lambercier et se présente comme un petit être intelligent et moral Cette tournure insiste sur la moralité de son éducation. Ceci fait de lui un enfant auquel l'idée de l'injustice est étrangère. C'est précisément parce que Rousseau se présente comme un enfant innocent que l'interrogatoire est perçu comme une injustice. L'interrogatoire : le récit d'une erreur judiciaire La découverte du peigne cassé amène les adultes à interroger Rousseau sur lequel tous les soupçons portent. Il semble que les choses se déroulent comme un interrogatoire, le champ lexical le révèle : l.5 . [...]
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