La notion d' "incipit" signifie "il commence". Depuis la fin du XIXème siècle, ce terme s'emploie pour parler des premiers mots d'un texte. Avec l'incipit du livre : "Intus et in cute" (à l'intérieur et sous la peau), Jean-Jacques Rousseau donne le ton de son livre. Il s'agit de confessions intimes et au plus profond de lui-même. Ainsi, dans l'extrait étudié, Rousseau va introduire son récit par une sorte de pacte de sincérité avec les lecteurs tout en montrant qu'il est différent des autres.
Tout d'abord, de part l'étude de la situation de communication et les marques de l'énonciation, on peut remarquer l'importance du "je". En effet, les pronoms personnels à la première personne du singulier ainsi que les adjectifs possessifs montrent une certaine affirmation de l'orgueil de Rousseau (...)
[...] Il parle de franchise ce qui signifie qu'il va nous donner des aperçus divers de ses deux facettes : J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, je n'ai rien ajouté de bon Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été Cette répétition de quand je l'ai été permet à l'auteur d'insister sur cette volonté d'être franc et honnête, d'autant plus que Dieu peut vérifier ce que Rousseau dit. [...]
[...] Le paradoxe vient du fait qu'il revendique la sincérité et qu'il fait appel au divin Jugement dernier souverain juge alors qu'il n'est lui-même pas tout à fait sûr qu'il pourra rétablir sa capacité mémorielle. Etudier comment s'entremêlent les motivations de Rousseau (c'est-à-dire se faire connaître dans sa singularité, justifier sa conduite & confondre ses accusateurs). Les Confessions ont été rédigées dans un but particulier au XVIIIème siècle. En fait, il se trouve qu'en 1764, Voltaire écrit un violent pamphlet nommé Le sentiment des citoyens, accusant Rousseau d'avoir abandonné ses enfants, lui, auteur d'Émile ou De l'éducation portant justement sur l'éducation des enfants. [...]
[...] La notion d' incipit signifie il commence Depuis la fin du XIXème siècle, ce terme s'emploie pour parler des premiers mots d'un texte. Avec l'incipit du livre : Intus et in cute (à l'intérieur et sous la peau), Jean-Jacques Rousseau donne le ton de son livre. Il s'agit de confessions intimes et au plus profond de lui-même. Ainsi, dans l'extrait étudié, Rousseau va introduire son récit par une sorte de pacte de sincérité avec les lecteurs tout en montrant qu'il est différent des autres. [...]
[...] En effet, Rousseau est convaincu que son entreprise c'est- à-dire son projet, est unique qui n'eut jamais d'exemple dont l'exécution n'aura point d'imitateur Il a donc eu une idée de génie : il se croit seul et unique. Pourtant, on sait très bien qu'avant lui, Saint Augustin (IVème siècle) et Montaigne (XVIème) ont utilisé le genre autobiographique et qu'au XIXème et XXème siècles, les autobiographies, les confessions et les journaux intimes ont été très nombreux. Puis, on s'aperçoit nettement que Rousseau désire marquer sa différence et sa distance avec les autres hommes. [...]
[...] Rousseau écrit donc ses Confessions pour se justifier et répondre aux nombreuses accusations dont il est victime. Un sentiment de culpabilité est né, et c'est pour cela qu'il a eu besoin de se confesser tout comme l'avait fait autrefois Saint Augustin. Dans cet incipit, trois paragraphes distincts se démarquent tout particulièrement, ce qui connote une certaine volonté d'intéresser les lecteurs, voire même de les convaincre à poursuivre leur lecture. Il veut prouver qu'il n'a rien à se reprocher en se mettant à nu. [...]
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