Rousseau commence son oeuvre par la citation épigraphe "Intus et in cute" signifiant intérieurement et sous la peau. Son oeuvre est unique dans l'histoire de la littérature française. On n'a jamais écrit une telle oeuvre autobiographique. Nous sommes bien dans le Pacte autobiographique selon Philippe Le Jeune. Il y a une équivalence entre le narrateur, l'auteur et le personnage. Les Confessions s'ouvrent ainsi sur une déclaration d'intention proférée sur un ton extrêmement péremptoire. En quelques lignes très assurées, qui peuvent être perçues au premier abord comme de l'orgueil, Rousseau définit la nature de son entreprise, son contenu e ses objectifs principaux. Il veut réaliser une définition de sa propre personne. Il veut également montrer le caractère unique, non seulement de l'oeuvre, mais aussi de l'homme avec comme particularité la sincérité avec tout ce que cela suppose de difficultés. Par exemple comment parler de soi de la manière la plus sincère possible si la mémoire fait défaut ? Comment concilier l'aveu de ce que l'on a fait de mal avec l'image réabilitante que l'on souhaite ? Ainsi se dégage une ambiguïté que l'on trouve dès cette première page mais également dans toute l'oeuvre. Par ces quelques lignes d'entrée en matière, Rousseau insiste sur l'originalité de sa démarche. Coïncidences entre le projet et sa réalisation, entre ce qu'il veut dire et ce qu'il dit. Il qualifie son ouvrage comme étant unique, c'est pourquoi nous étudierons l'expression de ce caractère unique, de cette singularité, ensuite l'affirmation de sincérité et enfin les ambiguïtés du projet ...
[...] C'est une démarche de confusions qui consiste à dire toute la vérité. "Je veux" correspond au moment de l'écriture, moment de vérité. Cet objectif de vérité renforcé par l'emploi du passé composé "j'ai dit" "j"ai été". C'est l'acte accompli, la réalisation de l'objectif. L'acte accompli est un acte de vérité si bien que la sincérité est absolument la ligne directrice de l'oeuvre. On remarque l'emploi, dès la première ligne, d'"entreprise": déclarer, entreprendre de dire la vérité. De même, l'indéfini dans dans "toute la vérité",la vérité dans son intégralité. [...]
[...] Comme toute œuvre autobiographique, on trouve ici une présentation des Confessions avec ferveur, sincérité pour ceux qui l'apprécient. Avec grandiloquence et prétention pour ceux qui ne l'aiment pas. En tout cas, entreprise originale que celle de la sincérité au sein de l'écriture. I l a un style fort travaillé et oratoire. C'est un premier apperçu de la façon de procéder de Rousseau qui consiste à interpeler son lecteur pour qu'il aille vérifier la fidélité de ses propos. Il utilise une stratégie argumentative qui consiste à le lire et à le juger seulement après. [...]
[...] Cette oeuvre est donc un exposé complet de tous les actes d'une vie, un portrait même de l'individu dans tous les aspects de son existence souligné par "tel que je fus", parceque l'homme Rousseau n'est pas banal non plus. La singularité, l'originalité de l'homme A une oeuvre originale correspond un homme original. Cette unicité est affirmée avec comparaison avec ses semblables. C'est au début du second paragraphe, "je connais les hommes . de ceux que j'ai vus", qu'il insiste sur sa différence. [...]
[...] Pour l'ambiguité, il y a aussi le fait qu'il veuille être sincère en gardant le but bien précis d'être compris et d'être pardonné. Recherche d'un jugement en sa faveur Comment obtenir un jugement favorable, comment répondre à ses adversaires en disant clairement toutes ses fautes ? C'est pourtant ce qu'il affirme dans cette première page. Pour faire passer cette contradiction, il va utiliser la mise en scène grandiose, apocalyptique : l'allusion au jugement dernier avec les éléments qui s'y rattachent, trompette souverain juge être éternel Il s'imagine passer devant le tribunal de Dieu et celui des hommes également. [...]
[...] INCIPIT Rousseau, Les Confessions, Livre I " Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple . je fus meilleur que cet homme là" Rousseau commence son oeuvre par la citation épigraphe "Intus et in cute" signifiant intérieurement et sous la peau. Son oeuvre est unique dans l'histoire de la littérature française. On n'a jamais écrit une telle oeuvre autobiographique. Nous sommes bien dans le Pacte autobiographique selon Philippe Le Jeune. Il y a une équivalence entre le narrateur, l'auteur et le personnage. [...]
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