C'est une entrée en autobiographie qui nous est proposée avec toutes les caractéristiques spécifiques à ce genre littéraire, et même si le terme "autobiographie" n'est pas encore attesté à l'époque.
Rousseau revendique dès le début l'originalité de son "entreprise" en rejetant tout modèle ("exemple", l.1). Il emprunte pourtant son titre (Les Confessions) à Saint Augustin (...)
[...] A la lâcheté de son accusateur s'il ose l.22), il oppose son propre courage. Au terme du procès où il se présentait en homme injustement accusé, il a joué le rôle de l'avocat, puis celui de juge prononçant l'acquittement, pour inciter ses lecteurs à faire de même. Conclusion : Dans cette page, l'auteur justifie le titre de son œuvre, Les Confessions : il exprime son besoin de se justifier auprès des hommes. [...]
[...] En tout cas ce que Rousseau, lui, met en avant, c'est son entière bonne foi. II Appel au jugement des hommes De Dieu, Rousseau s'est fait un allié : il emploie le tutoiement et l'impératif : rassemble autour de moi (l.18). Il passe maintenant devant le tribunal des hommes, seul au milieu de tous, puisqu'il oppose moi à innombrable foule (l.19), s'adressant ainsi à un public très élargi. Il ne s'exprime pas comme un homme coupable ; au contraire, il exhorte et réprimande ses semblables par (verbes au subjonctif, en particulier qu'ils écoutent (l.19) et qu'un seul te dise (l.22). [...]
[...] Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Moi seul. Je sens mon cour et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien fait ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu. [...]
[...] - La sincérité : Rousseau conclut un pacte de sincérité franchise l.13) ; le lecteur ne doit avoir nul doute sur la véracité du portrait qui lui est proposé. - De plus, c'est rousseau lui-même qui pose la question de l'ouvrage, devançant d'éventuelles objections et s'excusant par avance des erreurs involontaires qu'il pourrait commettre. Il prétend tout dire sans rien inventer, mais reconnaît possible un défaut de mémoire (l.15) ; les expressions ornement (l.14) et remplir un vide» (l.15) laisseraient-elles penser que l'imagination pourrait avoir sa part dans l'autobiographie ? [...]
[...] En énonçant son projet autobiographique, Rousseau affirme clairement le rôle de sa volonté personnelle, la nécessité qui le pousse à écrire : Je forme je veux (l.1-2). Le Moi est mis en évidence, en fin de phrase, par étapes : un homme ; cet homme moi Le thème de l'ouvrage est ainsi explicitement limité. Le destinataire est également souligné : je est en relation avec mes semblables (l.2) et la vérité de la nature (l.2) est l'état commun à tous les humains quand ils acceptent d'abandonner les hypocrisies sociales. [...]
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