Commentaire composé de français sur le poème de Ronsard "Quand vous serez bien vieille...", extrait du recueil Sonnets pour Hélène, avec trois grandes parties, introduction et conclusion. On se demandera si ce poème est simplement la déclaration d'un vieil amant éconduit.
[...] Quoiqu'il en soit, elles ont résisté et elles sont toutes deux notoirement connues aujourd'hui grâce aux poètes. Conclusion : Bien plus qu'une déclaration d'amour ordinaire, ce poème renferme deux messages ; l'un, d'une dimension philosophique au sens large : l'épicurisme et le carpe diem. L'autre, d'une dimension culturelle et plus précisément poétique : le poète transcende la Mort grâce à ses vers qui perdureront à travers les siècles. En cela, Ronsard fut visionnaire puisque son œuvre et ses trois muses sont toujours aussi célèbres. [...]
[...] Une seule consolation pour la vieille dame : Le seul réconfort pour Hélène sera l'évocation du passé, du temps où Ronsard célébrait sa beauté à travers sa poésie : Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant (v3). D'autre part, en dépit de son isolement, elle sera perçue comme une vieille dame particulière parce qu'elle aura été la muse du célèbre poète Ronsard Servante oyant telle nouvelle (v5). Ainsi, cette déclaration amoureuse peut surprendre par son contenu. Il est extrêmement rare et peu délicat d'ailleurs, de rappeler, à une femme que l'on veut séduire, que ses charmes sont éphémères. [...]
[...] Dans Stances à Marquise le chantage du poète apparaît clairement : si la comédienne Du Parc veut immortaliser sa beauté, elle doit accepter les avances du vieux Corneille grison Chez Ronsard, la proposition est plus subtile, il lui dit simplement dans un vers comme rejeté au début du dernier tercet, qu'elle éprouvera des remords plus tard : Regrettant mon amour, et votre fier dédain En fait, qu'elle cède ou qu'elle résiste, son nom et sa beauté passeront à la postérité : Bénissant votre nom de louange immortelle dit-il au vers 8. Alors que Corneille était plus menaçant : Vous ne passerez pour belle (v30-31). [...]
[...] On observe au passage l'érudition du poète de La Pléiade féru d'Humanités gréco-latines. Ainsi, il s'octroie une mort glorieuse aux côtés d'Apollon (Dieu des Arts et de la Poésie) ou d'Orphée (le premier prince des poètes) plutôt qu'une fin chrétienne ou purement réaliste à la manière de Villon. En fait, seule son enveloppe charnelle est appelée à disparaître, il survivra, désincarné, grâce à sa Poésie fantôme sans os (v11). III) Le Carpe Diem : Une invitation épicurienne : Ronsard parvenant au terme de son existence (poèmes écrits en 1578, il mourra en 1585, à l'âge de 61 ans), prodigue ses conseils à une jeune fille qui renonce à l'amour sous prétexte qu'elle a perdu son fiancé. [...]
[...] Mais doit-on voir dans le poème Quand vous serez bien vieille la simple déclaration amoureuse d'un vieil amant éconduit ? Au-delà d'un hommage amoureux pour le moins surprenant, nous montrerons que le poète figure en bonne place dans ce sonnet et nous nous interrogerons sur les intentions de l'auteur ainsi que sur la morale qui se dégage de ces vers. Une déclaration d'amour surprenante : La décrépitude d'Hélène : Physique : La beauté d'Hélène n'est évoquée qu'une seule fois dans ce texte et à l'imparfait du temps où j'étais belle (v4). [...]
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