Document comportant un corpus de cinq poèmes lyriques du 16e siècle suivis de questions préalables corrigées puis une lecture analytique du madrigal "Si c'est aimer" qui a été écrit par Ronsard. Document idéal dans le cadre des révisions pour le baccalauréat de français.
[...] La volonté de persuader passe aussi parle registre pathétique, le poète se montre sous un certain jour : solitaire (vers en danger de mort afin de rendre cette dame sensible. La douleur du poète semble paroxystique dans les trois derniers vers du deuxième quatrain, néanmoins le poète est pudique et cache virilement ses sentiments de souffrance. La thématique de l'illusion et du faux-semblant apparaît ici : Cacher d'un front joyeux une langueur extrême Seule l'écriture semble pouvoir révéler le réel de l'intériorité humaine d'un mal-aimé. Ce poème épidictique s'inscrit dans une tradition littéraire qui est celle des élégiaques latins et de PETRARQUE. [...]
[...] TEXTE 2 : Louise LABE Sonnets, Tant que mes yeux pourront larmes épandre (1555). TEXTE 3 : Pierre de RONSARD (1556) Nouvelle Continuation des Amours, J'aime la fleur de mars, j'aime la belle rose TEXTE 4 : Jean DU BELLAY Les Regrets (1558), sonnet XIII. TEXTE 5 : Pierre de RONSARD Sonnets pour Hélène (1578), Si c'est aimer, Madame, et de jour et de nuit TEXTE 1 : Clément MAROT L'Adolescence clémentine, (1532) Petite Épître au Roi (1518) En m'ébattant je fais rondeaux en rime Et en rimant bien souvent je m'enrime ; Bref, c'est pitié d'entre nous rimailleurs, Car vous trouvez assez de rime ailleurs, Et quand vous plaît, mieux que moi rimassez. [...]
[...] La poésie est faite pour être dite car à l'oral elle possède un effet rythmique qui se remarque par la structure des rimes, mais aussi par les anaphores. Dans son poème Petite Epître au Roi Clément MAROT veut intentionnellement perdre son auditeur, en utilisant des jeux de mots sous forme de rimes équivoquées comme rimette (v.19) en parallèle avec ris mette (v.20) ou encore en rimant (v.24) avec en rimant (v.25). Il se place dans la tradition pétrarquisante des Grands rhétoriqueurs. [...]
[...] Adorer avec ses connotations d'appartenance au monde divin renvoie à une lexique hyperbolique qui fait de cette expression un éloge suprême. Le texte appartient au registre épidictique. Il est l'inverse d'une épigramme. C'est un éloge, un compliment galant qui constitue l'objet de ces seize vers. Le poème est donc à classer dans le genre des madrigaux. Le dernier vers conforte cette appartenance générique par la construction antithétique marquée par la conjonction de coordination adversative mais juste après la césure permettant d'opposer les sentiments à la parole : Le cœur le dit assez, mais la langue est muette. [...]
[...] TEXTE 5 : Pierre de RONSARD Sonnets pour Hélène (1578), Si c'est aimer, Madame, et de jour et de nuit 1234- Si c'est aimer, Madame, et de jour, et de nuit Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire, Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire Qu'adorer et servir la beauté qui me nuit : 5678- Si c'est aimer que de suivre un bonheur qui me fuit, De me perdre moi même et d'être solitaire, Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre et me taire, Pleurer, crier merci, et m'en voir éconduit : 9101112- Si c'est aimer que de vivre en vous plus qu'en moi même, Cacher d'un front joyeux, une langueur extrême, Sentir au fond de l'âme un combat inégal, Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite : 13141516- Honteux, parlant à vous de confesser mon mal ! Si cela est aimer : furieux je vous aime : Je vous aime et sait bien que mon mal est fatal : Le coeur le dit assez, mais la langue est muette. [...]
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