I) La demande amoureuse
Le poète donne une image négative d'Hélène. En effet sa beauté est passée ainsi que le suggère l'imparfait, « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ». Ronsard insiste sur l'image de la vieillesse et le moment où elle songera avec tristesse à sa jeunesse perdue, « Quand vous serez bien vieille » ou encore, « vous serez au foyer une vieille accroupie ». Nous pouvons souligner l'insistance avec laquelle le poète évoque la vieillesse d'Hélène, « bien vieille » et les occurrences du mot. L'adjectif « vieille » devient sa caractéristique essentielle, voire sa seule qualité, « une vieille accroupie ». Cela justifie son empressement à solliciter l'amour de la jeune femme. Mais cette dernière apparait comme une femme dédaigneuse devant l'amour qui lui est offert, « Regrettant mon amour et votre fier dédain ». Il lui présente ce dédain comme une erreur qu'elle (...)
[...] Il célèbre ainsi tout au long du poème sa propre gloire. Il ne se met pas en scène au moment de sa vieillesse, c'est son fantôme. Sa mort semble agréable, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos Hélène est accroupie et seule tandis que le poète repose parmi des arbres consacrés à Vénus. Il n'hésite pas à se citer au vers 4 et il parle encore de son nom au vers alors qu'Hélène n'est pas nommée. Elle ne pourra l'être que si elle cède aux avances de Ronsard. [...]
[...] Le poète lance son appel à la jeune femme, Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie Il cherche ainsi à insister sur le caractère fugitif de sa beauté, de sa jeunesse et de la vie en général. Cette invitation à l'amour s'appuie donc encore une fois sur le constat du temps qui passe, mais ici le poète fait valoir en plus la puissance de sa poésie qui peut prolonger la beauté en lui donnant une sorte d'immortalité. [...]
[...] Nous sommes loin de la comparaison avec la rose. Ainsi, Ronsard l'invite-t-elle à répondre à son amour pendant qu'il en est encore temps et qu'elle est en mesure de profiter de la vie. Nous avons dans le cadre des deux quatrains et du premier tercet, l'anticipation de la vieillesse d'Hélène et de la mort du poète, puis dans le deuxième tercet, une invitation à profiter de la vie et à répondre aux sentiments du poète. Dans un premier temps, nous étudierons les détails de la demande amoureuse, et en second lieu, la célébration de la poésie. [...]
[...] Je serai sous la terre, et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Lecture analytique Introduction Ce sonnet est régulier, il est bâti sur la structure ABBA ABBA CCD EED. Son intérêt est de mettre en avant une variation du motif du carpe diem, profite de l'instant présent. [...]
[...] L'orgueil de Ronsard est ici prétexte à faire valoir que sa gloire pourrait rejaillir sur Hélène si elle devenait le sujet de ses poèmes, à condition bien entendu qu'elle cède à ses avances. Ainsi la servante en bénissant le nom de la jeune femme de louange immortelle. Il s'agit des vers du poète dits par la servante, elle ne fait en fait que transférer son admiration sur la femme aimée par le poète, ce dernier étant mort. Grâce à lui, la jeune femme gagnerait l'éternité littéraire et sa beauté serait toujours célébrée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture