La poésie est parfois assimilée à une pure production de plaisir par la mise en forme de la réalité. Claude Faisant éclaircit le fait que le « poète transforme la vérité en beauté pour le donner à désirer sans fin au lecteur. » Le présent du verbe « transformer » confère à la phrase son caractère de définition du rôle de son sujet « le poète ». Ce même verbe, par ailleurs, met en relief une dynamique de métamorphose accentuée par la préposition « en » qui sépare les noms « vérité » et « beauté » : ces derniers sont alors opposés, rendus incompatibles, comme un premier état et son devenir. Enfin, la préposition « pour » suivie d'un infinitif introduit le but de faire du produit écrit (le pronom « la » reprend la vérité transformée) un objet de désir pour le lecteur. L'expression négative « sans fin » peut être lue selon deux sens du terme « fin » : d'une part, elle souligne l'absence d'autre finalité du plaisir que le plaisir lui-même ; d'autre part, elle exprime l'infinité du plaisir, ou du désir jamais rassasié du lecteur. Dans quelle mesure, dans Les Amours de Ronsard, la vérité est-elle métamorphosée pour produire un résultat esthétique afin d'alimenter le désir du lecteur ? (...)
[...] Puis, les vers suivants font ressurgir le thème de l'hostilité naturel de la ronce : un baiser de celle-ci suffit à faire saigner l'objet de son toucher. Ceci est représenté par le gérondif de manière en les baisant qui précède l'action fit couler dont le sujet est la ronce (ou le poète) désespéré et l'objet les bras de l'aimée. La périphrase une liqueur de pourpre colorée fait s'épandre sur toute la longueur du vers le sang versé, ou cruor de l'être aimé. [...]
[...] Par ailleurs, l'effet de miroir du deuxième vers métaphorise la beauté de la réalité non altérée par la poésie. En effet, le fin or introduit par le déictique ce participe de l'objet de la description (soit le réel) et en exprime la valeur, en tant qu'image du précieux. Or, la présence dans le vers de son double identique or accompagné par l'adverbe même exprime la reproduction exacte de la réalité dans toute sa beauté, qui se mire dans la poésie dans faire pour cela l'objet d'une métamorphose. [...]
[...] Claude Faisant éclaircit le fait que le poète transforme la vérité en beauté pour le donner à désirer sans fin au lecteur. Le présent du verbe transformer confère à la phrase son caractère de définition du rôle de son sujet le poète ce même verbe, par ailleurs, met en relief une dynamique de métamorphose accentuée par la préposition en qui sépare les noms vérité et beauté : ces derniers sont alors opposés, rendus incompatibles, comme un premier état et son devenir. [...]
[...] Réciproquement, cela signifie que la vérité contenue dans la poésie est telle que le poète ne désire plus l'entendre, comme le confirme l'emploi du verbe vouloir Nous pouvons ajouter à cela que l'allégorie de la Sirène apporte un aspect dépréciatif à la voix de la poésie. La sirène finit en effet par tuer le destinataire de son chant, ce qui vient justifier de manière logique le désir de l'homme de ne plus voir (ou entendre) ce que la poésie lui montre. L'adverbe de négation plus renforce quant à lui l'idée de fin du désir de la vérité que la poésie lui donne à ouïr Conslusion En conclusion, nous pouvons dire que l'analyse de Claude Faisant s'applique aisément à l'œuvre de Ronsard. [...]
[...] Dans quelle mesure, dans Les Amours de Ronsard, la vérité est-elle métamorphosée pour produire un résultat esthétique afin d'alimenter le désir du lecteur ? Nous verrons que l'œuvre exhibe une transformation de la réalité, puis que cette dernière y est parfois belle sans être altérée, avant d'étudier le fait que la poésie peut montrer directement une vérité crue qui est loin de susciter un désir sans fin Partie I Tout d'abord, nous pouvons remarquer à quel point le travail d'embellissement de la réalité est explicité dans l'œuvre : Voici le bois que ma sainte Angelette / sur le printemps de son beau chant anime La sainte Angelette ralliée ici au poète par le possessif ma peut se comprendre comme une périphrase de la poésie. [...]
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