On retrouve cet aspect dans le dialogue virtuose qu'il noue avec Roméo où il fait preuve d'une grande culture classique mais encore d'une habileté rhétorique qui va lui permettre de faire sourire Roméo et de le rendre à son petit groupe d'amis (« Maintenant te voilà sociable ») (...)
[...] LE PERSONNAGE DE MERCUTIO 1. Un personnage virevoltant Il apparaît I.4 : inséparable de Roméo et Benvolio. Entrée au bal accompagné de plusieurs masques. Il est dès lors associé à la jeunesse, au mouvement, aux plaisirs sociaux. Il chante (scène avec la nourrice). Mercutio : associé à Mercure (mouvement, souliers de bal), légèreté. Son physique a l'air faunesque (à vérifier) C'est également un bretteur qui aime à se battre, comme le lui rappelle Benvolio, III.1. [...]
[...] Il parle en vers très souvent, et on est obligé de noter la beauté poétique de la tirade de la reine Mab qui permet aussi de dévoiler une conception du monde typiquement baroque Un personnage complexe II.3 toujours avec Benvolio. Il semble douter des qualités de duelliste de Roméo Est-il homme à affronter Tybalt ? En même temps, il connaît bien Tybalt à qui par bien des points il ressemble. Il loue son habileté à l'épée mais sous une forme probablement ironique (allusion à la musique et à la danse) ; Tybalt semble être un utilisateur de recettes éprouvées (termes techniques, notamment cf. [...]
[...] Il réapparaît en II1, toujours avec Benvolio : à la recherche de Roméo, qui les fuit. Mercutio tente en plaisantant de faire apparaître le spectre de Roméo, il souligne ainsi son aspect fantomatique du début de la pièce pour le railler : apparais sous la forme d'un soupir Le rêve et la Reine Mab v à 96 : la fin s'ouvre sur une vulgarité qui détone dans le discours. Dans ce monde absolument fantaisiste et gratuit au plan dramatique, ce qui importe c'est la poésie, l'évocation mais cela n'empêche pas Mercutio de dévoiler la vanité du désir humain, de bien percevoir ce qui fait le réel le plus plat. [...]
[...] L'ensemble a aussi bien l'air d'obéir à une provocation gratuite, non justifiée si ce n'est par la chaleur (qu'invoque Benvolio). Sa mort est purement accidentelle : maladroitement protégé par Roméo (qu'il accuse vigoureusement), il meurt bêtement et inutilement d'un mauvais coup, sans doute déshonnête. Il persiste à plaisanter mais son discours jette l'opprobre sur les deux maisons dont il n'est qu'une victime innocente, supplémentaire et inutile, dans un conflit qui tue n'importe qui. Il sort avec Benvolio. Cette mort sonne le glas de la veine comique du début de la pièce. [...]
[...] III1, il ne réapparaît que pour mourir, toujours avec Benvolio : il renvoie là aussi Benvolio à ce que son discours a d'artifice. Tybalt, on l'a dit, semble le connaître puisqu'il le tutoie. Du reste, on note que le futur meurtrier n'en veut pas à Mercutio voici mon homme Pourquoi alors engage-t-il le combat ? Parce que la réponse de Roméo est honteuse pour le code de l'honnête homme, qui régit les rapports entre les gentilshommes ? Ce calme n'est que vile et infâmante soumission Parce qu'il a peur que Roméo ne soit pas à la hauteur ? [...]
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