Etude de Littérature niveau Licence sur l'ouvrage de Marthe Robert, Roman des origines, origines du roman, dans lequel elle analyse le phénomène romanesque à travers l'article de Freud "le roman familial des névrosés " et situe l'origine du roman dans le rapport que l'auteur entretient avec le réel : "A strictement parler, il n'y a que deux façons de faire un roman : celle du bâtard réaliste, qui seconde le monde tout en l'attaquant de front" (c'est là qu'elle classe Balzac et Flaubert par exemple)" et celle de l'enfant trouvé, qui, faute de connaissances et de moyens d'action, esquive le combat par la fuite ou la bouderie" (ici, les contes de fées, Robinson Crusoé ou encore Don Quichotte).
[...] Marthe Robert explique cela par la culpabilité pesant sur ce type d'écriture. Et Flaubert passe de la Tentation (de Saint-Antoine) à l'Education (sentimentale), de l'imaginaire au réel. A noter : Goethe, qui a une grande influence sur Flaubert, est ainsi passé de Faust à Wilhelm Meister. Cependant, le modèle napoléonien ne fonctionne plus car les temps ont changé, le siècle est dégrisé. C'est le règne du Bâtard moyen (p343). Frédéric Moreau en est la version séduisante (contrairement à Homais ou Emma). [...]
[...] Deux messages sont ainsi transmis : un explicite, qui repose sur la narration des faits, l'autre implicite, extérieur au livre. Balzac, qui veut trouver la toute puissance grâce à ses livres, est un bon exemple de ce type de romanciers. Comme il le dit lui-même, il veut faire concurrence à l'état civil, en créant à travers les 80 volumes de la Comédie Humaine, une véritable société. Marthe Robert voit dans cette volonté de tout maîtriser la véritable raison qui l'a poussé à écrire, qu'elle oppose donc à la soif de gloire. [...]
[...] Parmi tous ses livres, c'est seulement avec la Tentation de Saint-Antoine que Flaubert semble avoir pris du plaisir. Cela peut s'expliquer par le fait que ce roman ne raconte rien, retrace la vie et les pensées d'un ermite au désert. Il retombe donc dans les travers de l'Enfant trouvé. Le terme de Tentation est à rattacher aux visions de Saint-Antoine, qui le faisant vivre dans ses pensées, le détachent totalement du réel. Il s'applique également à l'écrivain qui se complaît dans cette position d'Enfant trouvé. [...]
[...] Les deux modalités peuvent se trouver chez un même romancier (exemple dans la Bête humaine, où Zola rend la locomotive surnaturelle) ; cependant, chaque romancier peut être d'une manière globale, classée dans l'une ou l'autre de ces catégories. DEUXIEME PARTIE : L'autre côté Cette partie évoque le roman de l'enfant trouvé Royaumes de nulle part Lien entre le roman familial de l'enfant trouvé et les contes. Il était une fois apparaît comme le seul début possible pour tous les romans. - Structure du conte Très schématique ; tout le conte ne vise qu'à sa fin (heureuse). [...]
[...] L'harmonie avec le monde offre au romantique une position au-dessus de l'humain : il a tout, il est le Tout ; il n'a donc pas d'ambition, est un contemplateur et non un homme d'action Marthe Robert cite ici la comparaison que fait Albert Béguin dans l'Âme romantique et le rêve, entre deux textes sur un homme en haut d'un arbre et qui regarde le monde, l'un de Jean-Paul, où ce qu'il voit ce sont les éléments de l'Univers en mouvement (nuages, lune, étoiles), l'autre de Claudel, où le héros détaille le paysage : campagne, route, voiture. L'un est dans la nostalgie du mythe l'autre dans la convoitise du présent (p118). Une certaine mégalomanie est donc de mise. Dans le paradis originel, le héros romantique accède à la toute- puissance sans péché (p114): la sexualité en en effet est absente (mythe de l'androgyne chez Jean-Paul par exemple). La femme est une Idée : elle est la Mère après laquelle le héros court, et qu'il rencontre incarnée en plein de femmes. [...]
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